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Pegida revigoré par la crise des migrants inquiète les éditorialistes de la presse allemande.

Le mouvement des Patriotes européens contre l’islamisation de l’occident a célébré un an d’existence hier dans les rues de Dresde, dans la tension, et sous le regard vigilant de milliers de contre-manifestants. Et des journalistes.

La manifestation était même suivie en direct par le site Français de souche, qui a consacré plusieurs articles à cet anniversaire. Pegida, une marque devenue internationale.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, note combien il est préoccupant que le le mouvement se radicalise et puisse mobiliser des milliers de personnes.

Le Spiegel avait dépêché un reporter sur place, qui raconte comment le fondateur de Pegida n’a évoqué qu’une seule fois, en la dénonçant avec indignation, l’attaque au couteau dont a été victime samedi une candidate à la mairie de Cologne engagée dans l’aide aux réfugiés, Henriette Rekke – finalement élue ce dimanche. «Bachmann réfute que Pegida ait ouvert la voie à ce type d’attaque, et appelle au pacifisme – pourtant les slogans, les bannières des manifestants, leurs signes, rien n’était pacifique» écrit le journaliste. […]

Le fondateur de Pegida n’a évoqué qu’une seule fois, en la dénonçant avec indignation, l’attaque au couteau dont a été victime samedi une candidate à la mairie de Cologne engagée dans l’aide aux réfugiés, Henriette Rekke – finalement élue ce dimanche. «Bachmann réfute que Pegida ait ouvert la voie à ce type d’attaque, et appelle au pacifisme – pourtant les slogans, les bannières des manifestants, leurs signes, rien n’était pacifique» écrit le journaliste. Pour Bachmann, «c’est le ministre de l’Intérieur Thomas de Mazières qui incite à la haine, en qualifiant les partisans de Pegida d’ «extrémistes de droite durs». A chacune de ses attaques, la foule réagit en hurlant – «Traitre!». Le deuxième mot de la soirée semblant «Résistance» – aux élites, à l’islamisation, à l’étranger. […]

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Lundi 19 octobre, ils étaient plus de 15 000 dans les rues de Dresde (en Saxe, dans l’Est) pour célébrer le premier anniversaire de Pegida. Même si les contre-manifestants, avec lesquels de brefs heurts ont éclaté, étaient presque aussi nombreux, ce mouvement des « patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » est devenu le symbole d’une Allemagne populiste qui, tous les lundis, manifeste pour exprimer sa crainte d’être « envahie » par les immigrés et surtout sa méfiance à l’égard des élites, notamment politiques. « Environ un tiers des participants (…) laissent percevoir des motivations et des attitudes empreintes d’islamophobie. La majorité exerce une critique fondamentale à l’égard de la politique, des médias et de la façon dont fonctionne la démocratie », résument trois chercheurs en sciences politiques dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 19 octobre.

Avec le nouveau parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD), auquel le lie une grande proximité intellectuelle, Pegida occupe un espace resté longtemps vide entre la CDU-CSU (centre droit) et les groupuscules néonazis. Le lundi, à Dresde, certains dressent désormais la potence pour les « traîtres » : la chancelière Angela Merkel et Sigmar Gabriel, vice-chancelier et président du Parti social-démocrate (SPD). En revanche, on fait applaudir le premier ministre hongrois, Viktor Orban, le président russe, Vladimir Poutine, la présidente du Front national, Marine Le Pen, et on a eu comme invité au printemps Geert Wilders, le dirigeant d’extrême droite néerlandais. […]

A des degrés divers, tous les partis représentés à l’Assemblée parlementaire sont concernés par la montée en puissance de l’AfD et de Pegida. Les sondages montrent que l’AfD profite actuellement de l’érosion de la cote de popularité d’Angela Merkel, notamment dans l’ancienne Allemagne de l’Est et en Bavière.

Par ailleurs, leur discours radical semble avoir libéré la parole de militants conservateurs. C’est en Saxe que, pour la première fois, Angela Merkel a été confrontée, mercredi 14 octobre, à des électeurs de la CDU qui demandaient sa démission. Die Linke, le parti de la gauche radicale, très implanté dans l’Est, chez les milieux modestes, a lui aussi tout à redouter de la montée de ces organisations. Pour ne pas se couper d’une partie de leur électorat, les dirigeants de Die Linke sont d’ailleurs très prudents dans leur soutien aux réfugiés. Le SPD affronte le même dilemme. Dès 2012, une étude réalisée par la fondation Friedrich-Ebert, proche du SPD, concluait que, de tous les partis, ce sont les électeurs proches du SPD, à l’ouest, qui étaient les plus sensibles aux thèses d’extrême droite. En janvier, Sigmar Gabriel, président du SPD, n’avait d’ailleurs pas hésité à se rendre « à titre personnel » à Dresde discuter avec les sympathisants de Pegida. Entre la politique de la main tendue à des Allemands dont « il faut comprendre les peurs » et la dénonciation de dérapages extrémistes, les partis traditionnels hésitent encore.

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Merci à nita

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