Fdesouche

Câble, pinces, rustines… Gecho Watazi a l’air ravi de sa caisse à outils. Devant sa bicoque de planches, quatre vélos attendent roues en l’air que l’Ethiopien jette un œil au pneu crevé ou rafistole le frein cassé. Un travail dont le revenu lui permettra de compléter l’unique repas quotidien offert par le gouvernement français dans la « jungle » de Calais.

Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, le camp est devenu un immense bidonville, structuré par une économie de survie. Ville misérable, mais active.

Dans le « restaurant » de Kanzaman Shapi, au cœur du quartier afghan, deux cuisiniers s’affairent derrière leur comptoir pendant que, dans une poêle, la katlama, le pain épicé de fête, frit doucement. Pour quelques pièces, on sirote chez lui un thé en tuant le temps avec les amis. En revanche, pour fumer un narguilé ou boire un de ces cafés en poudre noyé de sucre, là, il faut pousser une autre porte.

Une marée de tentes et de cabanes

Si la mer du Nord impose au bout des dunes sa frontière, une autre mer, noire et bleue, s’étale à perte de vue autour du Centre officiel Jules-Ferry, le lieu d’accueil de jour géré par l’Etat. Une marée de toiles de tentes bâchées et de cabanes de fortune grignote les terres un peu plus chaque jour. « Ce week-end sont encore arrivées 600 personnes », reprennent à l’unisson plusieurs associations ; et comme les passages vers la Grande-Bretagne sont plus difficiles, le camp grossit très vite. Mais personne ne sait vraiment combien arrivent et combien… […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux