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La rupture était dans l’air. Elle est désormais consommée entre Munich et Berlin mais aussi au sein de la droite allemande. Le ministre-président conservateur de Bavière, Horst Seehofer a menacé ce vendredi de saisir la Cour constitutionnelle allemande si le gouvernement fédéral «ne prenait pas rapidement des mesures efficaces afin de limiter l’afflux de demandeurs d’asile», selon le site du «Spiegel».

Certes c’est en Bavière, et notamment à Munich, sa capitale, que la majeure partie des Syriens ou des Irakiens sont arrivés sur le sol allemand. Ce qui s’explique par sa situation géographique au sud pays, à la frontière avec l’Autriche. Mais le refus de la politique d’ouverture de la chancelière s’est fait rapidement sentir. Le Parlement de Bavière avait ainsi invité le Premier ministre hongrois Viktor Orban qui a dénoncé «l’impérialisme moral» d’Angela Merkel.

Jeudi déjà Horst Seehofer membre de la CSU, la version bavaroise de la CDU, a demandé le renvoi vers l’Autriche de tout migrant qui en vient ou l’acheminement les demandeurs d’asile directement dans les autres Länder (Etats-régions).

Des mesures «d’auto-défense», a-t-il insisté. Un terme qui rappelle «la rhétorique brune» des heures hitlériennes, selon un éditorial du «Spiegel».

Alors que la popularité d’Angela Merkel chute, que le mouvement d’extrême-droite rassemble à nouveau du monde les lundis à Dresde à l’est du pays, le Bavarois est allé plus loin ce vendredi, en menaçant d’aller devant la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe pour «mise en danger de la capacité d’action propre» d’un Land.

Mercredi soir, la dirigeante allemande, tout en reconnaissant que «personne ne pouvait prédire» combien de migrants arriveraient encore à l’avenir, a de nouveau exclu toute fermeture des frontières dans une émission sur la chaîne ARD. C’est «la tâche la plus difficile» du pays «depuis la Réunification», a-t-elle estimé refusant de participer au «concours» entre Etats européens pour les dissuader de venir. Elle a réaffirmé : «Wir schaffen das ! » («Nous y arriverons !»).

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