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Le débat public serait contaminé par un retour «soft» de la race. C’est la thèse de l’essai «le Grand Repli» que viennent de publier Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Ahmed Boubeker. “France invisible contre minorités visibles”.

Postface de Benjamin Stora, Préface de Achille MBEMBE.

S’il y a bien une montée du communautarisme en France, écrivent les historiens Nicolas Bancel et Pascal Blanchard et le sociologue Ahmed Boubeker, c’est avant tout celui du communautarisme blanc. Celui de Français issus de la majorité.

«Désormais, une partie des Français s’identifient d’abord en tant que “blancs”», notent-ils. Et, c’est par le discours des élites que la race a fait un «retour soft et savant». «Elle a joué sans stigmatisation apparente, ni bruit.» Elle s’est embusquée dans un mot plus discret, celui de «culture». Bruckner, Zemmour, Finkielkraut, Muray…

«Ce discours a pris prétexte des différences culturelles, de leur respect même, pour mieux défendre chaque identité et expliquer que le monde s’organisait à travers elles, avec leurs différences et surtout le droit de se protéger de celles des autres. Le racisme s’est métamorphosé, au point d’en être parfois méconnaissable. Il s’est dilué dans une norme acceptable.» Venue d’en haut, cette racialisation-là a gagné une partie des Français, sidérés par la crise et la peur du déclassement. «La France invisible contre celle des minorités visibles […]. Une ligne de couleur s’est dressée contre l’anxiété.»

Le discours de contre-colonisation a gagné, s’alarment Bancel, Blanchard et Boubeker. «Le “Petit Blanc” défendrait son territoire, comme hier, les peuples colonisés le leur.» Et dans cette «fuite identitaire», chacun est sommé de choisir son camp.

[…] «Soyons clairs, nous ne revivons pas, en 2015, le “temps des colonies”. Mais nous vivons un temps où les assignations et conflits identitaires sont d’une violence qui peut évoquer celle qui traversait la société française à l’époque coloniale», concluent-ils.

«De la fracture coloniale, écrivent-ils aujourd’hui, nous sommes passés à la fracture identitaire.» Seul espoir : «Bâtir une mémoire coloniale partagée. » […]

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