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Tribune de Dominique Sopo, président de SOS Racisme, publiée dans le Monde, sur les propos de Nadine Morano.

Lorsque le temps sera au souvenir, la France, malgré Mme Morano et malgré ceux qu’elle suit et qui la suivent, sera un pays dans lequel il sera enfin normal de s’appeler tout aussi bien Audrey, Mohamed, Fatou, Patrick, Elie ou Li Mei. Elle aura juste contribué à retarder ce moment de l’advenue de cette pleine réalisation de la promesse républicaine. Ce moment, nous ferons en sorte qu’elle la retarde le moins possible.

Par le fait de personnes comme Mme Morano, c’est avec tristesse que je constate d’ailleurs que, pour la première fois depuis très longtemps, les réfugiés considèrent la France comme un pays à éviter.

Sa tirade, elle l’a faite en les abandonnant au racialisme le plus abject et en exprimant un rejet sans fard des musulmans, des étrangers et de leurs enfants. Sa « défense » de la « race blanche », tout droit sortie des égouts de l’Histoire tragique dans laquelle nous précipitèrent naguère de telles pensées, la place clairement à l’extrême droite, bien qu’elle camoufle cette évidence en se réclamant d’un parti – Les Républicains – dont elle salit le nom. Élue par les Français et siégeant à l’Europe, elle réussit l’exploit par la même occasion de trahir l’idéal européen – né des décombres d’une seconde guerre mondiale dont les carburants les plus puissants furent le racisme et l’antisémitisme – ainsi que l’idéal de notre pays. […]

Mme Morano aura peut-être deviné à leur prénom que mes grands-parents sont deux spécimens de ce que vous appelez la « race blanche ».
Encore que, du côté de mon grand-père à tout le moins, la remontée dans l’arbre généalogique indique une ancienne ascendance espagnole, ce qui n’exclut donc pas la présence lointaine de quelques juifs et musulmans de l’Andalousie. […]

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