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18/09/2015

Que devient le lycée Jean-Quarré, transformé en centre d’hébergement d’urgence après son occupation par des centaines de migrants le 31 juillet dernier ? Le lieu, rebaptisé la MDR, pour “maison des réfugiés”, située à quelques encablures de la place des fêtes dans le 19e arrondissement de Paris, est devenu le plus gros espace d’accueil de migrants dans la capitale suite à l’évacuation jeudi des campements d’Austerlitz et de la mairie du 18e.

Ce lieu, aujourd’hui, a de nombreux défis à relever, inhérents à son mode de fonctionnement : les limites de l’autogestion. Toutefois, contrairement aux camps évacués et détruits jeudi matin, l’avenir du lieu est moins obscur pour le lycée et ses occupants, son évacuation n’étant pas à l’ordre du jour. Mais il reste flou. Très flou.

Combien de migrants vivent aujourd’hui dans le bâtiment ? De 300 au départ, ils seraient aujourd’hui 500 dixit le quotidien. Un nombre difficilement vérifiable mais l’ordre de grandeur est là, synthéthisable en un mot : surnombre. Ce qui peut conduire à des problèmes, décrits dans les colonnes du quotidien : manque d’hygiène, racket, violences. Des accusations que certains bénévoles reconnaissent volontiers, et qu’ils tentent d’expliquer : “La saleté est inhérente à la promiscuité, souligne l’une d’elle, tout comme les tensions qui parfois dégénèrent. Mais c’est rare. Il faudrait essayer de mettre 500 Parisiens et on verrait s’ils feraient mieux“, persifle-t-elle. […]

Dans le lycée, la communication avec nombre de migrants est complexe à cause de la barrière de la langue. Arabophones, ils ne maîtrisent que les rudiments du français enseigné tous les jours par des bénévoles. Certains parlent cependant quelques mots d’anglais et acceptent de parler avec des journalistes, comme Abdelhamid. Arrivé il y a 7 jours du Soudan, celui du Nord, il nous concède avoir peu entendu parler des camps, détruits jeudi. […]

Rachid, lui, est Libyen. Dans un français balbutiant, il explique être arrivé en Europe en 2006, et vadrouiller depuis. Il y a un mois, il a posé son sac au lycée Jean-Quarré et cherche depuis un travail dans le bâtiment. […]

La population du lycée semble donc peu à peu se diversifier, et se renouvelle régulièrement, tout comme les bénévoles. Mais face aux challenges que doit relever le lycée Jean-Quarré, et avec l’arrivée de l’hiver, il lui faudra évoluer. Au risque d’imploser ou d’être déserté.

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17/09/2015

Un lycée désaffecté du XIXeme arrondissement de Paris est occupé par des migrants. Leur présence est acceptée par la mairie depuis un mois et demi environ, mais il ne respecte plus les règles de salubrité et aucune autorité officielle n’en assure la gestion. “Il y a des fuites d’eau, les toilettes sont cassées, on prend sa douche à l’eau froide”, témoigne Amiri, réfugié afghan.

Problèmes d’hygiène, de violence, pratiques mafieuses… Au lycée Jean-Quarré, où une partie des clandestins expulsés de La Chapelle ont trouvé un toit, l’autogestion a atteint ses limites selon Libération.

Ils sont plus d’un millier de migrants à vivre entre les abords de la gare d’Austerlitz ou de la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris et un lycée désaffecté du XIXe, dans une grande précarité. D’ici à la fin de semaine, la moitié de ces demandeurs d’asile potentiels devraient être relogés. Trois mois et demi après l’évacuation du squat du métro La Chapelle, dont la préparation insuffisante avait suscité la polémique, la mairie de Paris s’apprête à mener une nouvelle opération de «mise à l’abri». Objectif : proposer un hébergement temporaire à quelque 600 personnes. L’évacuation devrait se dérouler ce jeudi ou vendredi, conformément au souhait d’Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, en deux endroits : près de la gare d’Austerlitz et devant la mairie du XVIIIe arrondissement.

En revanche, rien n’est prévu pour les occupants du lycée Jean-Quarré, reconverti en maison des réfugiés autogérée depuis fin juillet. Or, dans ce bâtiment de quatre étages ouverts sur une cour, la situation est inquiétante, entre des conditions sanitaires déplorables, les rixes récurrentes et l’irruption de réseaux mafieux. «Quand les réfugiés étaient à la rue, les bus venaient pour les reloger. Maintenant qu’ils sont enkystés dans ce lieu, ils sont invisibles», déplore Géraldine (les prénoms ont été changés), une ancienne du mouvement. […]

Aamba, un Afghan de 21 ans, qui a rejoint le campement improvisé devant la mairie du XVIIIe. «Au lycée, c’est trop dur, glisse-t-il. Il y a des bagarres la nuit, des vols.» […]

Lucie, une autre bénévole, est plus énervée : «L’idée d’une occupation dans un tel état de désorganisation, c’était catastrophique.» Elle regrette aussi une forme «d’instrumentalisation politique» par certains membres du collectif. Par exemple, «les réfugiés ne souhaitaient pas aller manifester régulièrement», comme les y incite le collectif, «mais dans les AG, ils ne sont pas forcément écoutés». Khalid, le Soudanais de 22 ans, confirme : «Certains bénévoles sont bien, mais d’autres nous utilisent pour faire des réclamations au gouvernement. Ils ne font pas ça pour nous, pour nous aider à avoir des papiers.»[…]

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