Fdesouche

Ce sont des écrivains, des cinéastes, des parlementaires ou des médecins “reconnus”. Mais ils n’ont pas toujours été Français. Ils racontent “leur exil” dans le Nouvel Obs dans une série d’articles intitulée “J’ai été migrant”.

Tareq Oubrou, imam et recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux est arrivé en France à 19 ans. C’est en épousant sa femme qu’il a réalisé que son avenir allait se construire dans son nouveau pays. Il témoigne.

Bizarrement, ce n’est pas quand j’ai été naturalisé que j’ai eu le sentiment de devenir français. C’est quand je me suis marié.

Ma femme est née en France, dans une famille d’origine marocaine, son père a été ancien combattant…

En l’épousant, j’ai réalisé que mon avenir, désormais, allait se construire en France et plus de l’autre côté de la Méditerranée.

source

Serge Klarsfeld a quitté son pays natal, la Roumanie, en 1946, après la victoire des communistes aux élections, et fut naturalisé français en 1950. Il se souvient de ses premières années en France, à l’école de la République.

Et puis, surtout, l’école à l’époque était vraiment celle de la République. Les notions d’égalitarisme et de laïcité primaient. À l’intérieur des murs, on ne parlait pas de politique, de religion, on s’appelait par son nom de famille, il n’y avait pas de distinction de classe, d’argent.

Quand on y entrait, on quittait le monde. Dans ma classe, nous n’étions qu’une douzaine d’élèves.

J’étais le seul qui soit né à l’étranger. Cela me donnait un statut particulier.

source

Tobie Nathan, psychanalyste et écrivain, a quitté l’Égypte en 1957 “au moment de l’expulsion des juifs”.. Aujourd’hui encore, il se souvient encore parfaitement de tout ce qu’il a laissé au Caire.

Je me sens français où j’ai grandi, où j’ai étudié, où je travaille depuis si longtemps et où mon prénom a été changé par les services de naturalisation. Mais je ne suis pas sûr d’habiter cette peau-là.

source

Atiq Rahimi, écrivain et cinéaste, a fui l’Afghanistan en 1984.

Aujourd’hui, je me sens afghan en France et français en Afghanistan.

Je ne peux pas oublier mon pays, il est en moi. À chaque fois que j’y suis retourné, jusqu’en 2013, j’ai rapporté des tapis, des objets, des fruits secs. Ma femme est afghane. Mes enfants parlent le persan. J’ai l’habitude de jouer avec le mot “naturalisé” et de dire que je suis empaillé en français.

source

Fdesouche sur les réseaux sociaux