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[…] «Environ 25% d’Allemands appuient les idées xénophobes de l’extrême droite», constate Robert Lüdecke, porte-parole de la fondation Amadeu Antonio Siftung.

Le Parti national démocrate (NPD), de tendance néonazie, n’a jamais pu faire élire de députés au Bundestag. Mais il a connu quelques succès politiques régionaux. Et il a fait élire son premier député européen aux élections de 2014.

Selon Robert Lüdecke, ce parti peut compter sur un réseau de militants regroupés dans des dizaines de «cercles amicaux» – qui constituent en fait la fraction violente derrière le NPD.

Ce mouvement a décliné au cours des dernières décennies. «Les protestations contre les réfugiés lui permettent de reprendre de la force autour d’un thème unificateur.»

Inquiétudes

La majorité des gens croisés à Nauen appuient la politique de la porte ouverte et se disent d’accord pour accueillir ceux qui fuient la guerre. Mais ça n’empêche ni les inquiétudes ni les grincements de dents.

Ramona, serveuse dans un steak house de Nauen, est furieuse contre les criminels qui ont brûlé le gymnase, que la Ville devra maintenant reconstruire «avec nos impôts». Et elle reconnaît que Nauen doit faire sa part pour les réfugiés.

Mais en même temps, elle appréhende un regain des tensions: «Il y a trop de fachos ici pour que 250 réfugiés puissent y vivre normalement.» Et elle craint que les demandeurs d’asile qui débarqueront à Nauen soient surtout des hommes qui risquent «d’agresser les jeunes femmes».

«J’ai peur que des incidents comme l’incendie du gymnase se répètent, la ligne de confrontation entre les anti et les proréfugiés est très dure», confie Anika, rencontrée dans un restaurant du vieux Nauen.

La Ville travaille fort pour apaiser ces appréhensions. Il y a eu des rencontres où les citoyens ont pu exprimer leurs craintes. Ce qui en ressort? «Une peur générale à l’égard des étrangers et la crainte que ceux qui viendront à Nauen ne soient surtout des hommes, seuls, et non des familles», dit Sarah Turner, attachée de presse de la mairie.

Dans une brochure qui a été distribuée aux habitants, la Ville explique les mesures qui seront prises pour assurer la sécurité et minimise l’impression que les réfugiés «coûtent cher».

L’extrême droite, elle, veut précisément le contraire: enflammer l’opinion. «Toutes leurs actions visent à étendre le mouvement raciste au sein de la société», dit Robert Lüdecke.

Selon lui, le mouvement raciste peut compter sur une base de 10 000 personnes assez engagées pour participer à des manifestations anti-immigrants. Leur mot d’ordre : non aux réfugiés.

D’un côté, une forte vague d’ouverture et de solidarité. De l’autre, un mouvement raciste qui reprend du poil de la bête. À mesure que le nombre de réfugiés augmente, la fracture s’accentue.

lapresse.ca

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