Fdesouche

Le sénateur belge Alain Destexhe pointe la forte implication de la Belgique dans les attentats islamistes. Il explique les raisons pour lesquelles ce petit Etat est un îlot européen du salafisme.

Pendant trop longtemps, au nom de la liberté religieuse et du multiculturalisme, les autorités belges ont laissé des groupes radicaux se développer, et certains de leurs membres ont désormais rejoint des réseaux terroristes. Les rares voix critiques qui tiraient le signal d’alarme étaient accusées de stigmatisation ou « d’islamophobie ».

Depuis 2001, la Belgique est concernée par le terrorisme islamique. Deux jours avant le 11 septembre 2001, en Afghanistan, les assassins du célèbre commandant Massoud, qui incarnait l’alternative aux talibans, voyageaient avec des passeports belges volés. Quatre jours plus tard était arrêté Nizar Trabelsi, un ancien footballeur tunisien vivant en Belgique qui planifiait un attentat contre une base américaine contenant des ogives nucléaires. Et c’est une Belge originaire de Charleroi, Muriel Degauque, qui fut la première convertie européenne à commettre un attentat-kamikaze en Irak en 2005.

Plus récemment s’est tenu à Anvers le procès de 46 (!) membres de Sharia4Belgium, une organisation appelant à transformer la Belgique en un Etat islamique sous le régime de la sharia. Preuve des difficultés à concilier le respect de la liberté d’expression avec la lutte contre le radicalisme, le site Internet de l’organisation a pu mener une propagande djihadiste pendant de nombreuses années avant d’être finalement interdit. Sharia4Belgium est considéré comme l’un des plus importants fournisseurs belges de combattants à l’Etat islamique, et la plupart des prévenus ont été jugés par contumace. […]

La Constitution belge protège la liberté de culte. La plupart des mosquées reçoivent légalement des fonds provenant d’Etats étrangers, essentiellement de Turquie, d’Arabie saoudite ou du Qatar. Beaucoup d’imams ne parlent aucune des langues nationales et les autorités ignorent souvent d’où ils viennent et ce qu’ils racontent. Ce problème dure depuis des années. Et comme en France, l’Etat peine à organiser une représentation des musulmans de Belgique qui, quelle que soit sa composition, est systématiquement contestée dans sa légitimité comme dans son action.

De plus, l’univers salafiste est particulièrement bien organisé à Bruxelles avec des mosquées, des centres de formation et des librairies. S’y développe un discours peu compatible avec les valeurs européennes. La capacité de mobilisation de ce monde est considérable. Elle passe le plus souvent inaperçue sauf lorsque, comme il y a quelques années, une simple conférence d’un prédicateur égyptien connu avait rassemblé à Bruxelles 2 500 personnes, des jeunes pour la plupart, les femmes assises à l’arrière de la salle et séparées des hommes par un grand rideau! Dans certaines librairies musulmanes, il est aisé de trouver des livres qui font, de façon à peine voilée, l’apologie du djihad ou qui expliquent doctement que la femme doit obéir à son mari, par exemple «quand l’homme l’invite à partager sa couche». […]

source

Fdesouche sur les réseaux sociaux