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Une enquête du Secours catholique montre qu’un grand nombre d’entre eux avaient un niveau social élevé dans leur pays d’origine. Loin des “idées reçues” selon Jean Nouhailac, journaliste au Point.

Notre vieille Europe qui gémit sous le poids de guerres passées, qui rêve de grandeurs perdues et qui n’installe que des technocrates ou des politiciens usés et désabusés à Bruxelles, Francfort, Luxembourg ou Strasbourg se révèle apparemment incapable de prendre à bras-le-corps un problème pourtant simple : recevoir en bon ordre et dans de bonnes conditions 500 000 migrants environ chaque année qui fuient des guerres et des persécutions au Proche-Orient et en Afrique de l’Est, 500 000, c’est-à-dire à peine l’équivalent d’un millième de la population totale de l’Europe des 28.

Le Secours catholique Caritas France avait décidé de lancer « une mission de réflexion et de travail » pour des « solutions alternatives au non-accueil » des migrants de Calais, dont 3 000 environ survivent comme des misérables dans une « new jungle » indigne. […]

À force de voir à la télé ces migrants de Calais, jeunes, hirsutes, mal fagotés, on pourrait les confondre avec des Africains subsahariens assoiffés d’avantages sociaux. S’ils ne parlent pas français, beaucoup parlent anglais, et, s’ils ont l’air de mendiants perdus dans leurs pensées, derrière ces images se cache une réalité différente que l’on ne soupçonne même pas : ils peuvent être – ils sont souvent – étudiants, mécaniciens, employés de banque, ingénieurs, enseignants, car beaucoup d’entre eux sont issus de familles aisées, capables de dépenser deux ans de salaire moyen au Soudan et jusqu’à cinq en Afghanistan pour sortir de l’enfer un fils ou un neveu et lui payer le voyage vers la liberté.

En ce qui concerne ces « idées reçues », on note que sur les 54 personnes interviewées – moyenne d’âge, 27 ans –, la moitié appartenait dans leur pays à une catégorie socioprofessionnelle supérieure et 7 d’entre eux, étudiants, poursuivaient des études longues. Ces 54 sont en majorité originaires du Soudan (22), de l’Érythrée (13), d’Afghanistan (7), de Syrie (4) ou du Pakistan (3). Pour leur long voyage jusqu’aux rives de la Manche, ils ont dépensé une moyenne de 3 062 euros. […]

Ce travail de vérité du Secours catholique sur les migrants de Calais – « Nous avons cherché à les entendre […] et à les comprendre», écrit Véronique Fayet – doit nous ouvrir les yeux en tant qu’Européens sur la chance qui nous est donnée d’accueillir avec respect et humanité ces voyageurs de qualité qui méritent aide et compassion. Devant les xénophobes et les démagogues, c’est la chancelière Merkel qui a montré l’exemple en refusant avec éclat de rejeter les centaines de milliers d’« envahisseurs » syriens qui souhaitent y trouver refuge. «L’Europe est dans une situation qui n’est pas digne de l’Europe», a-t-elle déclaré il y a quelques jours, et elle a raison. […]

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