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Sous le pont d’Austerlitz, des roulements de tambours, mêlés à des cris et des slogans. Pour la deuxième fois en un mois, une manifestation était organisée jeudi 27 août en soutien aux migrants qui survivent sous des tentes, à quelques pas de la Cité de la mode et des boîtes de nuit.

Jeudi, sous la pluie incessante, les soutiens se faisaient rares. Une centaine de personnes, toutes de la sphère militante, avaient répondu à l’appel lancé par le Collectif de soutien aux migrants d’Austerlitz. La semaine précédente, l’opération n’a pas eu plus de succès, avec à peine 200 manifestants. C’est tout le paradoxe de la question des migrants : omniprésente sur le terrain et dans les médias, absente chez les politiques et les citoyens.

Les associations dénoncent les «millions dépensés dans la sécurité des frontières» au lieu de faire des efforts de solidarité. Un choix qui forge dans l’opinion publique l’image d’un migrant encombrant, à renvoyer le plus rapidement possible dans son pays d’origine.

Migrants et militants ont défilé d’Austerlitz à République pour demander à la préfecture de «tenir ses promesses» de relogement. «em>Toute opération d’évacuation est conditionnée à une offre de logement», assure la Mairie de Paris. Mais ces hommes et ces femmes qui vivent ici depuis des mois, voire des années, n’ont jamais reçu de propositions, malgré une évacuation du camp prévue pour la mi-septembre. […]

Les partis politiques et syndicats présents se comptent sur les doigts d’une main. « On sait défendre les salariés, mais pas les réfugiés », admet Francine Blanche, membre du groupe «Migration» de la Confédération européenne des syndicats. Pour elle, cela ne fait aucun doute, « il faut que les syndicats alertent davantage l’opinion».

Une opinion peu encline à s’intéresser au sort des migrants. Nicolas Fauvet et Charles Pozzo, la vingtaine, regardent avec amusement le cortège défiler, boulevard de la Bastille. « En principe je les soutiens, explique Nicolas, mais c’est quand même la crise économique. Les gens en ont marre : les politiques et les médias ne leur parlent que de la crise, alors ils ne sont pas focalisés sur l’aide aux migrants. » « Ils pensent que l’immigration, c’est du travail en moins », résume le jeune homme. […]

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