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Un an après son annonce de candidature à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé publie, le 26 août, le premier de ses quatre livres programmatiques, “Mes chemins pour l’école”.

A cette occasion, l’ancien premier ministre s’exprime sur l’actualité européenne, sa trajectoire politique et ses idées pour réformer l’éducation nationale.

Oui, j’ai envie d’être aimé, n’est-ce pas le cas de tout le monde ? Pourquoi un homme politique n’aurait-il pas envie d’emporter l’adhésion de ses concitoyens ? Mais je n’ai aucune revanche à prendre.

Que préconisez-vous pour remédier à la crise des migrants ?

C’est un problème majeur, qui fait partie des quatre grands défis à relever sur le long terme : le réchauffement climatique, la maîtrise des nouvelles technologies, la manière de nourrir 10 milliards d’êtres humains et la gestion des flux migratoires. La solution est surtout géopolitique. Il faut notamment accroître l’aide au développement en Afrique. Dans l’immédiat, il faut mettre un terme à notre politique d’ouverture complète. L’Europe doit dire qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde et arrêter les flux migratoires à la source. Or, aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de mener une telle politique à cause de deux lacunes fondamentales : il n’y a pas suffisamment de contrôles aux frontières extérieures de l’Europe et pas assez de négociations avec les pays sources. […]

N’êtes-vous pas en décalage avec la réalité de la société française, lorsque vous évoquez son « identité heureuse » ?

J’exprime un espoir. Il y a évidemment des tensions dans le pays. Mais globalement, les Français ne se déchirent pas et ils sont heureux de vivre ensemble. Je n’ai pas une vision idyllique de notre pays. Je veux simplement éviter les amalgames car je suis préoccupé par la globalisation du rejet de l’islam. Il faut lutter pied à pied. Et je l’ai souvent dit à nos amis musulmans : ils doivent monter au créneau, dire que le djihadisme n’est pas leur religion, que l’islam, ce n’est pas la mort. Certains le disent mais pas assez.

En adoptant un ton modéré sur l’immigration et l’islam, avez-vous fait le deuil des électeurs FN ? Nicolas Sarkozy, lui, les cible ouvertement…

Ce que je dis ne laisse pas indifférent, même les sympathisants FN. Je ne néglige ni ma droite ni ces sujets. Je publierai d’ailleurs un livre sur les questions régaliennes en janvier 2016. Je suis un homme de droite non sectaire qui veut éviter les clivages inutiles, les polémiques qui s’embrasent et créent beaucoup de dégâts dans un flot d’informations en continu. Je veux me consacrer à l’essentiel et rechercher ce qui rassemble plutôt que ce qui divise. […]

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