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Article de Jean-Paul Brighelli, agrégé de Lettres modernes et chroniqueur au Point, sur sa ville natale, Marseille.

Peut-être le fait d’habiter Marseille fausse-t-il ma vision de l’islam… Ou peut-être le fait de vivre dans une ville musulmane permet-il au contraire d’en voir de près le fonctionnement. Peu importe. Pour une fois que l’on a aussi la fin de l’histoire…

Les faits remontent au 9 juillet dernier. On est en plein ramadan, ce qui devrait apaiser les esprits. Mais la canicule aidant, ils s’échauffent. La brigade VTT (bravo à eux, Marseille est une ville qui n’est pas toujours facile en vélo, faut dire qu’ils ne s’aventurent jamais loin du centre) opère un banal contrôle rue des Récollettes, au cœur de ce quartier presque exclusivement maghrébin (je dis presque parce que les Chinois s’y glissent peu à peu, comme ils ont fait il y a deux décennies à Belleville). Pour ceux qui connaissent un peu, c’est presque à l’angle de Belsunce et de la Canebière, tout près de la rue Thubaneau où fut chantée pour la première fois la Marseillaise et que fréquentèrent jadis tant de dames de petite vertu.

Contrôler, mais vous n’y pensez pas : un presque adolescent (il s’appelle Djamel Gherici, et il est élève de Terminale, sans doute fête-t-il le Bac à grandes rasades de limonade) harangue la foule et l’invite à « niquer les condés ».

« C’est ramadan, on est chez nous ici ! » croit-il bon d’ajouter, avant de faire un signe d’égorgement à l’aide du couteau qu’il porte », écrit le journaliste de la Provence, Denis Trossero.

Bref, il en fait tellement que les pandores, pourtant portés par nature à l’apaisement, finissent par l’interpeller.

Quand le policier raconte la scène, c’est avec précision et sobriété à la fois. On y lit la désespérance ordinaire du fonctionnaire républicain qui tente de faire au jour le jour son travail, mais qui sait qu’il marche sur des œufs. L’explosion est au coin de la rue s’il n’y prend garde. « Je voudrais que vous ayez conscience de cette violence. C’était une poudrière, raconte le gardien de la paix. On a régulièrement des gens qui viennent nous titiller, nous mettre en porte à faux. Monsieur était comme un chauffeur de salle dans les émissions TV. Ce sont des éléments qui me font perdre la foi en mon métier républicain. On est obligé de baisser le froc. C’est hard ! Quand on rentre le soir à la maison, je me demande pourquoi je fais ce métier. » […]

Le tribunal a suivi peu ou prou les recommandations du proc, et Gherici a écopé finalement de cinq mois avec sursis assortis de 180 heures de TIG — et d’une amende de 500 euros à chacun des deux policiers. Ce n’est pas cher payé pour une menace de mort à un agent de la force publique, mais j’imagine que le code ne permet pas d’aller beaucoup plus loin. […]

Mais l’idée même que la police »agace » est en soi un scandale — sauf à supposer, et ici nous sommes au-delà de la supposition, que la ville est désormais, dans certains de ses quartiers au moins et dans le centre en particulier, régie par la charia. […]

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Merci à Stormisbrewing

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