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Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, prépare La Rochelle et les régionales dans l’espoir d’un sursaut de la gauche… sur ses valeurs. Une stratégie audacieuse (selon Le Point).

Le contrat minimum pour le premier secrétaire reste la qualification de François Hollande au second tour de la présidentielle. Si tel n’est pas le cas, le PS sera soumis à de telles tensions que l’explosion demeure le scénario le plus probable. Et la gauche ne reviendra plus au pouvoir avant de longues années…

Les forces de division de la gauche sont en effet encore puissamment en oeuvre : Valls rêve d’un blairisme à la française et ne cache pas qu’il se sent assez proche de François Bayrou.

Reprenons et résumons. François Hollande attend toujours la baisse du chômage ; le PS endigue plus ou moins la sédition molle des frondeurs ; Manuel Valls demeure populaire grâce à l’appoint des sympathisants de droite ; les réformes avancent en crabe (un coup libéral, un coup social) ; Michel Sapin est d’une inventivité rare pour dire blanc quand la réalité est noire ; François Rebsamen se replie sur Dijon ; Stéphane Le Foll a passé un été pourri avec les éleveurs ; Emmanuel Macron les énerve tous. Et si vous cherchez Patrick Kanner, il est certainement dans le Nord.

La gauche ? Divisée, morcelée, en miettes. Son logiciel ? Indéchiffrable entre les timides tentations social-libérales du pouvoir, les aspirations plus égalisatrices du PS à l’issue du Congrès de Poitiers, et les coups de boutoir révolutionnaires de Mélenchon, lui-même sous la pression du communiste Pierre Laurent. Quant aux écologistes, ils oscillent entre opportunisme et autonomisme.

Pendant ce temps souffle sur le pays un vent réactionnaire, largement teinté d’islamophobie qui gagne en puissance et en température à chaque attentat déjoué ou non.

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Réunis à La Rochelle, fin août, sous la houlette de leur premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, les militants socialistes puiseront peut-être dans l’ouvrage que ce dernier fait paraître (À gauche, les valeurs décident de tout, chez Plon) quelques idées pour y croire encore. […]

Le chef de l’État ne théorise pas. Cela l’ennuie. Il voudrait faire la preuve par les faits, en faisant l’économie des longs débats dont raffolent les socialistes. Il décide seul, à l’Élysée, persuadé que les chiffres finiront par lui donner raison… Les fameux chiffres de la croissance et du chômage, son sésame pour un second et ultime mandat. Des données théoriques, trop abstraites et trop éloignées du quotidien harassant des Français : les gamins qui vandalisent, les profs qui ne sont plus respectés, les mobylettes qui pétaradent jusqu’à point d’heure, les incivilités, les prix des denrées en hausse, certaines administrations encore très tatillonnes, le sentiment que les politiques ne servent à rien et, maintenant, la peur des migrants… […]

Cambadélis, sans le pointer du doigt, exhorte Hollande à sortir de cet économisme pour revenir aux valeurs de la gauche : une liberté qui soit ordonnée, par exemple sur Internet où les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) puisent sans retenue dans les données personnelles ; une égalité réelle et plus seulement formelle ; et enfin la fraternité qui, face à la montée du religieux, ne peut être que laïque. […]

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