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Vendredi après-midi, le groupe Ansar Al-Islam, qui affirme être la branche bangladaise d’Al-Qaeda dans le sous-continent indien (Aqis), a revendiqué le meurtre du blogueur Niloy Neel, intellectuel engagé contre le fondamentalisme religieux et dans la défense des minorités, notamment les femmes. C’est le quatrième meurtre de ce type cette année. Si le Bangladesh est officiellement un pays laïc, il est musulman à 90%, et la situation politique et sociale se dégrade fortement depuis plusieurs mois.

Selon Imran Sarker, Niloy Neel figurait sur une liste de 84 «athées à abattre» publiée il y a deux ans par un groupe bangladais islamiste.

Dans un mail envoyé aux médias locaux, Ansar al-Islam, qui pourrait être une émanation du groupe extrémiste Ansarullah Bangla Team interdit en mai, se glorifie d’avoir tué le «blasphémateur», et promet de «ne pas oublier les autres». Le même groupe avait déjà revendiqué en mai la paternité des six assassinats d’activistes laïcs depuis février 2013.

«Niloy Neel‬ écrivait pour le droit des femmes et des minorités, il critiquait l’extrémisme religieux de tous bords qui provoque des attentats suicides et tue des milliers de citoyens. Il était la voix de la justice, de la laïcité et des droits de l’homme. Qui sera le suivant ?», résumait vendredi le responsable du Réseau de blogueurs et d’activistes en ligne du Bangladesh, Imran Sarker. Niloy Neel était le nom de plume de Niladri Chatterjee, diplômé en philosophie d’une trentaine d’années.

Selon la police, l’homme, employé dans une ONG, se trouvait chez lui dans le quartier de Gorhan, à Dacca, la capitale, quand un homme a frappé à sa porte après la prière du vendredi, sous prétexte de rechercher un appartement à louer. Trois autres ont fait irruption et l’ont tué à coups de machette, s’acharnant particulièrement sur la nuque et la gorge, pendant que sa femme Ashamoni et sa belle-sœur étaient retenues sur le balcon. Selon le médecin légiste, «la nature de l’attaque est très proche du mode opératoire des précédents assassinats» d’intellectuels engagés contre le fondamentalisme religieux. Niloy Neel, d’origine hindouiste, vivait depuis deux ans dans cet appartement qu’il avait loué sous un nom musulman, «Niloy Chowdhury» . Il s’était plaint de menaces depuis plusieurs semaines auprès de la police, en vain, et envisageait de quitter le pays. […]

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