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Le maire de Norrent-Fontes, petite commune du Pas-de-Calais proche de l’autoroute menant à Calais, a pris un arrêté hier contre la reconstruction par une association d’un abri pour migrants qui avait brûlé en avril, selon des sources concordantes.

«La petite commune de Norrent-Fontes n’a pas les moyens de prendre en charge des migrants: 150 migrants pour 1.000 habitants c’est 15% de la population, bien plus qu’à Calais», argumente le sous-préfet, soulignant que «c’est sur Calais que nous faisons les efforts nécessaires».

L’association Terre d’errance avait entamé en juillet la reconstruction de cet abri excentré, «juste un abri fait avec des palettes en bois et de la paille à l’intérieur, qui est exactement au même emplacement que le précédent», a indiqué Nathalie, l’une des co-présidentes de l’association qui n’a pas voulu donner son nom.

Le maire précédent, écologiste, avait donné son accord à la création de l’ancien abri, cinq cabanes en placoplâtre pour accueillir les 150 migrants présents dans la commune. Ceux-ci tentent de monter dans les poids lourds s’arrêtant sur une aire autoroutière proche avant de gagner l’Angleterre via le tunnel sous la Manche. Mais le nouvel édile, divers droite et élu l’an dernier, a pris un arrêté hier pour interrompre la reconstruction du camp détruit en avril par un incendie dans cette bourgade de 1.000 habitants.

L’abri précédent incendié en 2015

«On s’attaque aux migrants et à une association qui leur vient en aide, c’est comme si on attaquait les Restos du coeur», dénonce la militante de Terre d’errance, qui estime que «si on n’était pas là, il y aurait des épidémies, des intrusions dans les champs…»

«C’est une zone non constructible, on applique le règlement», justifie le maire actuel, Bertrand Cocq. «La DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) est venue constater l’infraction», dit-il. «Ce site n’a aucune existence officielle, on est en plein champ, l’initiative prise par Terre d’errance est absolument illicite», abonde le sous-préfet de Béthune, Nicolas Honoré. […]

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