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«Fatiguées» et minées par les désertions, les forces du régime syrien ne cherchent même plus à reconquérir leurs positions perdues. L’érosion du régime syrien que les observateurs occidentaux annonçaient depuis plusieurs mois, Bachar al-Assad, aujourd’hui, la reconnaît publiquement : ses forces armées s’affaiblissent et il leur faut renoncer à défendre des provinces entières pour se retrancher sur la «Syrie utile». Une partition de facto, dont on peut douter qu’elle soit une solution : même en pays alaouite, les sunnites sont nombreux, en particulier dans les villes. Ils seraient même aujourd’hui majoritaires à Lattaquié, la capitale de l’éphémère Etat des alaouites sous mandat français.

En revanche, ce que le dictateur syrien tait, c’est que la rébellion, dans un mouvement asymétrique, se trouve dans une situation exactement inverse. Dès lors, si le régime a atteint ses limites, l’insurrection a encore la possibilité de gagner en puissance.

C’est d’abord sur la question de l’armement que l’opposition gagne du terrain. Grâce à l’appui que lui apportent à présent ouvertement l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, en particulier depuis le réchauffement des relations entre Riyad et Ankara, elle bénéficie d’un équipement qui ne cesse de s’améliorer, en particulier en matière de défense aérienne. En revanche, les forces loyalistes ont déjà utilisé toute la gamme des armes dont elles disposaient – artillerie lourde, bombardiers, missiles Scud B, barils de TNT lancés par hélicoptères, armes chimiques…

Bachar al-Assad est confronté au même problème quant aux effectifs de son armée, qui est le dernier pilier du régime. Il a ainsi mobilisé tout ce qui était mobilisable et n’a donc plus la possibilité d’élargir sa base sociale. Quant à la communauté alaouite (environ 10 % de la population) dans laquelle il puise ses forces vives, elle est à bout de souffle. «Nous sommes obligés, dans certaines circonstances, d’abandonner certaines régions pour transporter nos troupes vers la région à laquelle nous sommes attachés» , a reconnu le dictateur dimanche dans le discours où il reconnaissait «la fatigue» de son armée.

L’opposition n’a pas ce problème : ses effectifs progressent sans cesse, en particulier grâce à l’afflux de volontaires étrangers venus faire le jihad.

Confronté à une lente usure de ses forces armées, le régime, qui se refuse toujours à envisager la moindre négociation, n’a pas grand choix. Il doit sans cesse reculer. Il ne cache plus désormais que sa priorité est de défendre la Syrie utile, soit la côte méditerranéenne, Damas, et l’axe qui les réunit, via les grandes villes de Homs et Hama. En même temps, il lui faut encore compter davantage sur ses alliés, en particulier le Hezbollah et l’Iran. […]

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