La cité Bassens, à Marseille. Ses petits immeubles, sa caserne de pompiers, ses… dealers. Dans la “carte postale”, impossible de ne pas les mentionner. Ils sont omniprésents. Ils rayonnent. Ils trônent même.[…]
Bassens (15e) est le meilleur exemple. Un fauteuil avec un ado qui scrute le bout de la rue, attend le client et l’oriente vers le vendeur, après s’être montré très méfiant. Un guetteur peut vous fouiller, vous faire ouvrir la chemise, le coffre de la voiture aussi. Mais s’il ne flaire pas le “coup tordu”, l’affaire est vite réglée. Et on peut repartir de la cité avec quelques barrettes pour quelques dizaines d’euros.
Pas besoin d’aller bien loin pour trouver d’autres marchés dans d’autres cités qui se ressemblent physiquement. Et commercialement avec des prix plus ou moins identiques. 10 € la barrette, 30 € le petit pochon, 80 € le gramme de cocaïne, etc. Mais toutes ces cités, à la voirie noircie par les pneus abandonnés et les voitures brûlées, ont leur particularité. […]
Les Lauriers (13e), par exemple. Là, on croirait traverser une espèce de Silicon Valley, soit un énorme pôle de vente avec des guetteurs partout, jusqu’à l’entrée du stade de foot. Alors c’est vrai, les trafics disparaissent régulièrement, étranglés par la police, les bailleurs sociaux ou la rénovation urbaine. Mais comme l’Hydre à plusieurs têtes, ils ressurgissent vite.
Au Plan d’Aou (15e), un logeur avouait : “On a détruit, reconstruit mais les dealers n’ont pas disparu.” Pas très rassurant pour les pouvoirs publics qui envisagent de détruire une tour et un immeuble de La Castellane (16e) histoire de “l’ouvrir” à la ville et de faire partir les dealers […]
À une mamie, qui ne supportait plus la crasse d’un hall d’immeuble, utilisée pour le trafic, un dealer proposa : “Donnez-moi un balai madame, je vais tout nettoyer.” Dealer et gentleman. Fascinante Marseille.
Merci à Lilib
