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Quand il a accepté le dossier de cette banale affaire de correctionnelle, Me Laurent Rauzier ne s’attendait pas à assister à une arrestation en pleine rue et à subir des menaces de mort.

Il y a des dossiers qui semblent ordinaires et pour lesquels on ne s’attend guère, en les acceptant, à se retrouver sous le joug de menaces, d’intimidations. Mais ça aussi, ça fait partie de l’envers du décor…

1. Le contexte. « C’était il y a quelques semaines. J’intervenais pour un couple victime qui avait fait l’objet de menaces de mort et de destruction de biens. Des faits classiques, sans gravité extrême. À l’audience, on sentait parfaitement les intimidations lancées aux deux parties civiles : des amis du suspect les entouraient et les menaçaient. J’ai alors prévenu le policier de la salle d’audience. »

2. Le moment où ça dérape. « Je plaide et je sens bien que l’atmosphère est particulièrement lourde, une ambiance pesante, qui n’est pas due qu’à la chaleur. Le tribunal se retire pour délibérer. Je dis à mes clients d’y aller, de ne pas attendre et je les accompagne jusqu’à leur voiture. Le client me confie : “J’ai l’impression qu’ils me suivent”. En plaisantant, je leur dis que je ne suis pas garde du corps. À Fontgiève, où ils étaient garés, tout à coup une voiture déboîte et deux personnes sortent.

L’une porte un violent coup de poing dans la vitre de l’automobile qui se brise. C’est alors qu’une voiture de la BAC, banalisée, surgit et met son gyrophare à deux tons. Sortent deux policiers en civil, arme au poing. Mon client était lui aussi sorti de son auto. Je crie : “Ne tirez pas, ne tirez pas” !

Les deux garçons, deux frères, sont arrêtés et jugés le lendemain en comparution immédiate. Je me constitue partie civile et, en arrivant à l’audience, j’entends des membres de la famille des prévenus me dire : “Sale bâtard, tu vas crever”. Avec les gestes qui vont bien. » […]

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Merci à bitume8

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