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Rédigée à la suite des attentats de juin, la nouvelle loi prévoit entre autres la peine de mort pour crime terroriste ainsi que la possibilité de maintenir un suspect en garde à vue pendant 15 jours sans avocat. Pour les organisations internationales, une telle atteinte aux libertés individuelles est intolérable.

Le parlement tunisien a adopté tard vendredi soir une nouvelle loi antiterroriste pour répondre aux nombreuses attaques jihadistes qui secouent le pays depuis la révolution de 2011. Le texte, très controversé, fait notamment suite à l’attaque de juin de la plage de Sousse qui avait causé la mort de 38 touristes.

Une «fierté» pour la majorité Après trois jours de débats, la loi pour «la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent» a finalement été adoptée avec 174 votes pour, dix abstentions, et aucun vote contre. (…)

Parmi ces changements, la loi prévoit la peine de mort pour des séries de crimes terroristes alors qu’elle avait pourtant été suspendue depuis 1991. Les détracteurs pointent également du doigt un trop grand pouvoir donné à la police qui peut désormais garder un suspect en garde à vue jusqu’à 15 jours sans présence de son avocat. (…)

Mais ce qui inquiète le plus les ONG, c’est le terme «terroriste» en lui-même. Sa définition est jugée trop floue et admet un «risque de répression de certains actes qui ne sont pas véritablement de nature terroriste. En effet, de simples manifestations pacifiques accompagnées de certains troubles pourraient être qualifiés d’actes de terrorisme», comme avait mis en garde Amnesty International dans une lettre ouverte au gouvernement envoyée en juillet.

«Ce projet de loi est un mauvais signal qu’on donne au monde libre qui nous regarde. On ne combat pas le terrorisme avec des réformes rétrogrades!», a martelé de son côté l’avocat pénaliste Ghazi Mrabet. (…)

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