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Maxime Tandonnet déplore que le sujet central de l’immigration soit systématiquement abordé sur le mode de la polémique et de la lutte idéologique. Hait fonctionnaire, il a été conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur et à l’Élysée,

Tant que l’immigration restera l’otage des idéologies et des calculs politiciens, rien ne bougera vraiment et le clivage entre l’opinion publique et «les élites dirigeantes ou médiatiques» que reflète le sondage indiqué ci-dessus, ne cessera de se creuser. A long terme, si l’on continue dans la même voie, le risque est de deux ordres. Soit la négation subreptice et la disparition de la démocratie, à force de faire taire par le mépris un peuple «mal pensant». Soit l’arrivée au pouvoir en Europe de régimes autoritaires, nationalistes ou extrémistes qui s’en prendraient eux aussi à la démocratie et aux libertés. Une prise de conscience est désormais urgente…

Un sondage CEVIPOF de février 2015 souligne que 69% pensent «qu’il y a trop d’immigrés en France». Cette enquête, parmi d’autres du même genre, ne signifie en aucun cas que les deux tiers des Français seraient hostiles aux étrangers. Elle est le résultat d’un sentiment largement partagé que le sujet de la politique migratoire, de décennie en décennie, depuis au moins une quarantaine d’années, n’est pas correctement traité et que l’Etat ne remplit pas sa mission dans la maîtrise des frontières. L’immigration donne le sentiment d’être pris en otage des idéologies et exploitations électoralistes au détriment du bien commun, et pas seulement par l’extrême droite qui en a fait ses choux gras depuis longtemps. […]

La droite a parfois la tentation de jouer sur les passions et la communication, en annonçant des mesures qu’elle ne met pas en oeuvre. Elle brandit des slogans comme des talismans, censés régler les difficultés : «quotas», «droit du sol», Schengen… […]

Elle se trompe en affirmant que les «droits sociaux» sont le facteur d’appel d’air essentiel. En réalité, les migrants viennent en Europe, non pour «toucher des allocations familiales», mais souvent poussés à risquer leur vie par des filières esclavagistes, dans l’espoir d’un travail, même illégal, qui leur permettra de multiplier par dix ou vingt leur revenu…

A gauche, la vision dominante est plus complexe. L’angélisme est en toile de fond: «l’immigration fait avancer l’humanité», comme disait Kofi Annan, elle est par définition, par dogme, par religion, «une chance pour la France» selon le titre du livre de Bernard Stasi. L’immigration est devenue une sorte d’ersatz de la la lutte des classes et de la marche vers un monde meilleur, sans frontières, d’égalité, de fraternité et de générosité. Cette image imprègne les think tanks de gauche qui voient dans les populations issues de l’immigration un nouvel électorat privilégié au détriment de la classe ouvrière. […]

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