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« Après un long séjour à l’étranger, on finit par être un étranger dans son propre pays »… Cette phrase, que la sénatrice Hélène Conway-Mouret a de nombreuses fois entendue, est à l’origine d’une série de 50 propositions qu’elle fait mardi 21 juillet au premier ministre, Manuel Valls, pour simplifier le retour des Français de l’étranger. Selon le comptage de l’OCDE, ils seraient 1,3 million à vivre aujourd’hui hors des frontières.

La représentante au Sénat des Français établis hors de France met entre parenthèses le débat latent sur l’« exil des forces vives » qui a occupé les esprits en 2014 et concentre son propos sur la facilitation des retours en France grâce à une simplification du rapport aux administrations. Il aura fallu ce travail pour qu’émergent des idées aussi simples que leur attribuer un numéro de téléphone les rendant accessibles depuis l’étranger, afin d’anticiper les procédures d’inscription à la sécurité sociale, à Pôle emploi, la Caisse d’allocations familiales ou encore la caisse de retraite.

En creux, le rapport de Mme Conway-Mouret montre combien il est aujourd’hui difficile de rentrer à Paris et combien la France s’est à ce jour peu préoccupée du sujet. « Les études réalisées soulignent un lien fort entre la durée de séjour à l’étranger et la complexité perçue par les intéressés dans leur parcours de retour », rappelle la sénatrice. Or 47 % des 7 255 personnes qu’elle a interrogées dans une vaste enquête reviennent après plus de six années.

Si 36 % des rentrants sont des familles, selon la même étude, la réinsertion des plus jeunes dans le système éducatif français est un des casse-tête majeurs. La sénatrice propose donc que soit pris en compte leur niveau en langue étrangère et que des domiciliations temporaires (à la mairie, sur un lieu de travail) permettent d’inscrire rapidement ses enfants à l’école. Mme Conway-Mouret, dont le rapport contient 50 propositions souvent très pratiques, suggère aussi que soit mis fin à la réclamation à ces « nouveaux parents » d’un tarif maximum de cantine ou de centre aéré faute de disposer pour eux d’un quotient familial. Elle propose aussi que le candidat au retour puisse s’entretenir en amont avec un responsable de Pôle Emploi, afin de faciliter l’atterrissage économique.

(…) Le Monde

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