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Quels sont les liens entre l’Auvergne et la principale ville albanaise du nord ? Aucun a priori, mais force est de constater que les ressortissants de ce pays croisés dans les palais de justice viennent souvent de cet horizon. La Montagne a cherché à comprendre pourquoi.

Mardi 9 juin 2015, cour d’appel de Riom. Oror K., solide gaillard de 21 ans aux cheveux ras et aux épaules carrées, demande au juge de le remettre en liberté. Cet apprenti-plombier, en détention provisoire depuis janvier dernier, est impliqué dans un trafic de cocaïne et d’héroïne avec plusieurs autres Albanais.

Face au président Colombani, le jeune homme s’énerve. « Il dit que je suis un trafiquant international, mais j’habite en foyer, déclare-t-il par le biais de son interprète. C’est lui (NDLR, un de ses compatriotes qui l’implique), le trafiquant international : il a été condamné en Serbie, il a 50 ans et a déjà eu des voitures de luxe ! »

Arrive son cousin, Samir K., grand mince au casier judiciaire vierge. On lui reproche d’avoir organisé des voyages et d’avoir fait sécher la drogue. Me Laure Vaillant, son avocate, s’interroge : « Est-ce que c’est parce qu’ils viennent tous du même village qu’ils sont des trafiquants de stupéfiants ? Il faut être prudent sur ce point. »

Chambre des appels correctionnels, dix jours plus tard. Mond D. et Alfred K. ont écopé, en février dernier, de trois ans de prison pour avoir commis huit cambriolages fin janvier à Issoire, Champeix, Saint-Flour, Neussargues-Moissac, Plauzat et La Roche-Blanche. A Riom, ce mercredi, les juges examinent leur appel. A l’audience, on répète des choses déjà entendues, il y a quatre mois, à Clermont-Ferrand : le duo était suivi par l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante ; l’ensemble des bijoux volés n’a pas été retrouvé… Au final, la peine initiale est confirmée.

Oror K., Samir K., Mond D. et Alfred K. ont un point commun : ils viennent du nord de l’Albanie, comme la grande majorité des personnes issues de cette république d’Europe du Sud ayant affaire avec la justice en Auvergne. Shkodër, ville de quelque 200.000 habitants, est la principale ville de ce secteur montagneux bordé d’un lac.

Dans les tribunaux, avocats et magistrats s’étonnent de cette même origine géographique des Albanais mis en cause dans des trafics de stupéfiants et autres cambriolages.
[…] La mobilité importante de ces délinquants venus du nord de l’Albanie s’explique. Fin 2010, l’Union européenne a pris la décision de supprimer l’obligation de visa pour les ressortissants d’Albanie et de Bosnie-Herzégovine voyageant dans l’espace Schengen.

« Le problème est que, parmi la majorité des citoyens de ces pays qui profitent légalement de cette liberté de voyager, une partie abuse du système, faisant augmenter la proportion de demandeurs d’asile sous de faux prétexte de sécurité, analyse le criminologue François Farcy (*). Un trafic s’est mis en place, des entités criminelles fournissant aux candidats un mode d’emploi pour tromper les autorités d’accueil du pays. » (…)

D’où vient l’héroïne ? Elle vient des liens avec les réseaux turcophones.

Dans quel type de délinquance sont impliqués les groupes albanais en France ? Les vols et les cambriolages, particulièrement dans les habitations de particuliers. Il y a aussi le trafic de stupéfiants et les diverses formes de trafic ainsi que la traite des êtres humains. 

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Merci à Bobbynette

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