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A l’heure actuelle, les discriminations en raison de l’origine ethnique, de la religion ou encore de l’orientation sexuelle sont prohibées par la loi. Mais pas la précarité sociale.

Homophobie, sexisme, racisme… Aujourd’hui, les discriminations liées à l’orientation sexuelle, à l’origine ethnique, aux opinions politiques ou aux convictions religieuses sont sanctionnées par la loi. Mais pour le rejet des plus démunis – traités de «cas soc’» ou de «sale clodo» – il n’existe aucune punition. Après des années de pression de l’association ATD Quart Monde, cette situation pourrait changer.

Jeudi, le Sénat a étudié en première lecture la possibilité sanctionner la discrimination pour pauvreté. Cette proposition de loi de Yannick Vaugrenard (PS) a été adoptée à l’unanimité au cours d’un vote à main levée.  […]

Aujourd’hui, la loi retient vingt critères de discrimination – punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende – mais pas vis-à-vis d’une personne subissant la précarité sociale. La proposition de loi vise à inscrire dans le droit pénal un vingt-et-unième critère de discrimination, du fait de «la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique apparente ou connue de l’auteur» de l’infraction. […]

Victimes de préjugés, les plus démunis font face à des discriminations quotidiennes. Refus de location immobilière, d’inscription à la cantine parce que les parents sont au chômage, de livraison de colis par la Poste en raison de l‘adresse, CV ignorés parce que le postulant vit dans un centre d’hébergement, médecins qui n’accordent pas de rendez-vous à des malades parce qu’ils bénéficient de la CMU… Dans un livre blanc, ATD Quart Monde livre les témoignages de personnes victimes de ces inégalités de traitement.

[…] En 2002, une enquête réalisée par Médecins du Monde auprès de 230 dentistes dans 10 villes en France révélait déjà que 35 % d’entre eux refusaient de soigner les bénéficiaires de la couverture maladie universelle.

Autre cas flagrant de discrimination, l’histoire de cette famille qui visitait le musée d’Orsay en 2013 en compagnie d’un bénévole d’AT Quart Monde, et qui avait été sommée de quitter les lieux quand d’autres visiteurs s’étaient plaints de l’«odeur». […]

«Les personnes qui vivront dans la pauvreté auront davantage le sentiment d’avoir le droit de leur côté. Ce qu’on attend, c’est une réaction citoyenne, que l’on dénonce les insultes faites aux plus démunis de la même manière que l’on dénonce les insultes racistes ou homophobes».

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