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Porte-parole du collectif “Stop le contrôle au faciès”, entrepreneuse sociale, Sihame Assbague se définit comme “féministe intersectionnelle”.
[…] Cette jeune entrepreneuse sociale de 28 ans promeut le “community organizing” – nouveau modèle militant venu des États-Unis, qui promet de rendre le pouvoir aux quartiers populaires.
Nous la rencontrons à Paris fin mai. Le jugement des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger suite à la mort de Zyed et Bouna à Clichy en 2005 vient d’être rendu. Elle a assisté au procès, du 16 au 20 mars – son live-tweet a même fait l’objet d’une adaptation cinématographique – et ne décolère pas :

“Je pense que quiconque était dans cette salle – journaliste, militant, citoyen, famille – s’est dit qu’on avait des éléments qui prouvaient la non-assistance à personne en danger. Quand, le 18 mai, le président annonce la relaxe, on se dit forcément qu’il y a une impunité policière. Face à des citoyens, la parole des policiers l’emportera toujours. Il y a une connivence institutionnelle au détriment des non-blancs, des plus pauvres, de ceux qui ont le moins de pouvoir.”

[…] A l’âge de 14 ans, elle fait l’amère expérience des discriminations raciales. La police fait irruption chez elle après avoir forcé l’entrée, prétendant chercher son frère. L’un des policier fouille la salle de bain, trouve un sac qu’il fait mine d’ouvrir. L’adolescente lui signifie qu’il contient seulement du gel douche et du shampoing. La réplique du fonctionnaire de police fend l’air, envoyant valser ses rêves d’égalité : “Ah ? Première nouvelle, on ne savait pas que les arabes se lavaient !”. Elle garde ce traumatisme en mémoire : “C’est la première fois que j’entends une phrase raciste.” […] En 2004, le débat sur le voile et la loi interdisant les signes religieux à l’école constituent un nouveau choc : “J’étais au lycée, j’avais une copine voilée dans ma classe. On a vécu tous ensemble ce débat de manière assez violente et brutale. C’est ma première grande claque républicaine.” […] Aujourd’hui, elle se définit comme “féministe intersectionnelle”, c’est-à-dire “prenant en compte la triple oppression de race, de genre et de classe” :

“Je suis une femme mais mon identité est multiple : je suis aussi d’origine marocaine, je suis aussi musulmane, je suis aussi issue d’un quartier populaire et d’un milieu modeste. C’est à prendre en compte pour me diriger au mieux vers la liberté.”

[…] Source

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