Il y a dix jours, les CRS, via le syndicat UNSA-Police, exprimaient leur ras-le-bol face à la situation migratoire à Calais. Cette fois, ce sont les pompiers qui montent au créneau via le syndicat SUD des pompiers du Pas-de-Calais. […]
La préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio s’était notamment félicitée que la situation ait été maîtrisée « en deux heures de temps ». « Elle cache la réalité, s’insurge le syndicat SUD. Elle oublie de dire que pendant deux heures, on n’a eu aucun renfort dans le Calaisis par manque de personnel. On est resté plus de cinq heures sur place ! Notre ambulance a été encerclée et on s’est fait caillasser. »
Maux de ventre ou de tête, ampoules au pied : la majorité des interventions des pompiers sur la « new jungle » se résume à de la bobologie. « Ça ne se passe pas forcément mal, au contraire, explique le syndicat SUD. Mais on n’est pas les bonnes à tout faire : ça prend du temps, ça coûte en personnel, en matériel, en compresses, en gasoil. » […]
Le syndicat SUD se dit « en colère ». « Cela fait deux mois que la préfecture doit émettre un plan de sécurité en cas de rixe sur la new jungle : on l’attend toujours ». […] « S’ils sont 200 migrants à se battre, qu’est-ce qu’on fait ? On continue à faire notre boulot de secouriste ou on attend les CRS ? On veut que les règles à suivre soient écrites noir sur blanc, et pour l’instant ce n’est pas le cas. » […]
Les pompiers n’entrent jamais, ou alors rarement, dans la « new jungle » : « On ne veut pas y aller parce qu’on ne connaît pas les lieux », explique le syndicat SUD des pompiers du Pas-de-Calais. Même lorsqu’ils sont escortés par les CRS (ce qui, dans la pratique, devient systématique), les pompiers restent à l’écart du campement : […] Les CRS n’entrent pas non plus dans la jungle : « Le terrain est immense, on peut se faire surprendre. » […]
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