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Trois hommes ont comparu après un contrôle d’identité mouvementé dans la rue Alphonse-Daudet. L’audience a été électrique et deux prévenus ont été sanctionnés.

C’était le plus énervé. Sekhe Thiam a tenu à peine dix minutes dans le box des prévenus. Le temps pour la présidente Sabine Orsel de lire son pedigree judiciaire que déjà l’homme de 26 ans ne tient plus en place. Et lance, agressif : « Lisez, vous avez tout devant vous. » La présidente le recadre. « Vous arrêtez votre cinéma. » Il tourne le dos, puis s’assoit. Il se lève et invective de nouveau le tribunal.
Dans la salle, la tension grimpe. Une femme prend la parole alors que ça lui est interdit. Elle est priée de quitter la pièce. Un autre homme élève la voix. Cette fois-ci, le commissaire de police et les nombreux fonctionnaires présents interviennent. L’homme (placé en garde à vue ensuite) est sorti manu militari par le numéro un du commissariat qui s’est luxé un pouce dans l’histoire. L’audience est à deux doigts d’être suspendue. […] Retour sur ce 18 avril, quand les policiers patrouillent du côté de la rue Alphonse-Daudet, dans le quartier Saint-Martin. […] Les policiers procèdent à une palpation. Et, là, ça dérape. Dans le quartier, la présence des policiers dérange manifestement. Une petite troupe se forme autour du fourgon dans lequel vient de prendre place Sekhe Thiam. « Ce n’est pas normal, il s’est fait secouer comme un chien, assure Heval Tay. Pour moi, c’était injuste. » Il a lancé des insultes « sur le coup de la colère ».
Sekhe Thiam, avec l’aide d’on ne sait qui, parvient à s’enfuir du fourgon, avant d’être interpellé de nouveau, cette fois dans un hall d’immeuble où il a cherché, en vain, une bonne âme pour se cacher. Le troisième protagoniste jure qu’il n’y est pour rien dans l’évasion de son copain. « On ne voit pas que c’est lui qui ouvre la porte », note Me Dehaspe, son avocate, qui est parvenue à son but : la relaxe « à cause des dépositions contradictoires de deux policiers », estime Sabine Orsel.
Cinq policiers ont été blessés pendant cette intervention. Heval Tay, pour qui un travail d’intérêt général a été envisagé, mais qu’il a refusé, a écopé de six mois de prison, dont quatre avec sursis. « Je veux le TIG, je veux le TIG », se réveille-t-il, trop tard.
Sekhe Thiam, multirécidiviste des violences, est sanctionné de dix mois de prison et maintenu à la maison d’arrêt. On l’a entendu hurler du fourgon dans lequel il a été emmené en quittant le palais de justice, mardi 2 juin, en milieu d’après-midi. Du cinéma comme la justice exècre. Et ce n’était pas faute de l’avoir prévenu.
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