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Pour Denis Tillinac, journaliste et écrivain, la droite doit parler de la France
La droite française s’offre une cure de jouvence à l’enseigne des «Républicains». Pourquoi pas? En panne sèche d’idéal, l’UMP avait le souffle court et s’enlisait dans des zizanies au ras des pâquerettes. Autant ordonner les obsèques d’un sigle démonétisé et repartir à l’abordage sous une étiquette qui ne mange pas de pain partisan. […] Puissent-ils aussi nous épargner les litanies d’usage sur les «valeurs républicaines». On permettra à un écrivain d’être un peu sourcilleux sur le sens des mots. Les «valeurs républicaines», ça n’existe pas. La république est un principe d’organisation politique à géométrie variable, pas une valeur. Elle ne recèle en soi aucune vertu morale. Par pitié, que la droite laisse le clergé gaucho battre de l’aile dans son panier sémantique percé et aborde enfin ce qui nous touche au plus intime: l’identité de la France.

L’historien Pierre Nora, peu suspect de sympathies réactionnaires, signifiait clairement ces jours derniers dans les pages du Figaro que notre vieux pays a perdu ses ancrages. Ça se voit, ça se sent, ça s’entend dès qu’on se hasarde hors du Quartier latin ou du faubourg Saint-Honoré.

Cette dépossession est-elle irrémédiable? Doit-on se résigner à subir un multiculturalisme à la botte de minorités récriminantes ? Dissoudre notre héritage chrétien et notre fond de sauce culturel catho dans un brouet syncrétiste où tout s’équivaudrait sur les étals du consumérisme ?

Réduire la France aux acquêts d’un agrégat de Länder comme le préfigure sa découpe en zones abusivement qualifiées de régions? Sommes-nous condamnés à survivre dans un espace aléatoire où, sous couvert de compassion pour les déshérités, des individus hors sol camperont dans la pire acculturation, celle qui nourrit les rancœurs et prédispose au nihilisme? La France est-elle vouée au destin accessoire d’un canton touristique dans la gigue du cosmopolitisme mondialisé? L’air du temps prédispose à ce déni de mémoire et au fatalisme qui l’accompagne.
Le Figaro

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