Dans le box, Alaa Bouaza implore, supplie, multiplie les promesses. À un moment, l’interprète en langue arabe qui l’assiste doit se tourner contrit vers la présidente Audrey Bailleul et ses assesseurs. Le prévenu parle en même temps que le traducteur, tant il espère convaincre. En vain.
On appelle la méthode « vol à la danse ». Peut-être à cause du choix du lieu. Ici, dimanche matin vers 7 h, à la sortie des discothèques de la rue Solférino. Un peu aussi pour le comportement employé par ses auteurs. « Les victimes ont vu arriver des individus qui se sont mis à tournoyer autour d’eux, résume une magistrate. Jusqu’à les bousculer. » « C’est vrai, j’ai volé la montre, avoue Alaa Bouazza. Mais pas le téléphone. » « On vise des personnes alcoolisées, résume pour sa part la procureure Lorène Delsaut. Là, visiblement, elles ne l’étaient pas suffisamment. » À peine détroussées, les victimes se mettent à hurler dans la rue. Deux voleurs parviendront à disparaître. Pas Bouaza.
« Je vous jure de ne pas recommencer, poursuit le prévenu, par interprète interposé. Si je reviens, mettez moi deux ans de prison ! » « Vous l’avez déjà dit », réplique la présidente Bailleul, un brin agacée. Le jeune homme est déjà connu. Entre gardes à vue et convocation à venir pour… vol. Alaa Bouazza a un temps été un mineur étranger isolé. D’ailleurs, aujourd’hui, il pourrait avoir… 17 ans. « Devant moi, il a expliqué être né en 1996 », corrige la procureure Delsaut, pas un instant conciliante. Alors, mineur ? « C’est toujours la même histoire, balaie la magistrate. D’ailleurs, l’expertise osseuse dit le contraire… » […]
