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Le président du Crif, Roger Cukierman, appelle juifs et chrétiens à affronter ensemble la même menace terroriste à laquelle elles sont confrontées.

Les sentiments que j’ai témoignés à cardinal André Vingt-Trois, je les exprime ici, au nom de la communauté juive organisée, à l’ensemble de nos frères chrétiens: c’est l’amitié, c’est l’affection, et c’est, surtout, la plus grande, la plus totale, la plus infaillible solidarité.

Le 22 avril 2015, un homme de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam, a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre «une ou deux églises» de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Son but était clair: tuer des chrétiens parce qu’ils étaient chrétiens -comme, le 9 janvier, à la porte de Vincennes, quatre juifs avaient été tués, parce qu’ils étaient juifs, avec la même obsession mortifère, déterminée à détruire tout ce qui n’est pas elle.
Tandis que les nations préfèrent regarder ailleurs avec une indifférence qui finit parfois par ressembler à de la complicité, les chrétiens d’Orient sont les victimes innocentes et désarmées d’une tentative d’extermination culturelle.
Ce qui a manqué, de si peu et de si près, de se produire à Villejuif il y a quinze jours est l’effroyable écho de ce qui se passe, jour après jour, de l’Égypte à l’Irak. […]

Aujourd’hui, juifs et chrétiens, nous sommes, ensemble, confrontés à la même menace. Nous devons savoir l’affronter d’un même cœur et d’un même mouvement.
Nous sommes ensemble. Et nous ne sommes pas seuls. À nos côtés se tiennent les combattants de la liberté, ceux qui ne se résignent pas à l’asservissement des femmes, ceux qui veulent parler, écrire, vivre comme ils l’entendent, ceux qui ne renonceront jamais à la liberté de penser, de sourire et de rire.

À nos côtés, surtout, se trouve l’islam des Lumières, celui de la liberté, de l’hospitalité, celui qui sait s’évader de toutes les prisons mentales.

Parmi ces prisons, la pire est celle du ressentiment. Juifs et chrétiens, nous devons refuser la logique de la guerre des religions, ne pas céder au piège que nous tend la violence, et savoir lui répondre par la force de nos principes communs -fondés sur notre histoire immémoriale, et sur ce Livre, la Bible hébraïque, cette loi morale que nous avons en partage et qui invite l’homme à être homme, en dépit de tous les maux.
Juifs et chrétiens sont deux branches du même olivier. Pourtant, pendant des siècles, ils ne se comprenaient plus. Deux millénaires d’enseignement du mépris avaient appris aux chrétiens à renier leurs racines et à rejeter les juifs. Depuis la Shoah, le dialogue s’est renoué. Les juifs et les chrétiens, de nouveau, se connaissent, se parlent, se comprennent. […]

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Merci à La Fronde

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