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Dans une entretien accordé à l’AFP, la célèbre primatologue Jane Goodall a tiré la sonnette d’alarme au sujet des grands singes. Menacés par la destruction de leur habitat et le trafic, ils se rapprocheraient de plus en plus de l’extinction.

Un orang-outan conversant en langage des signes avec une petite fille sourde. La vidéo peut sembler attendrissante, mais elle vise à dénoncer une réalité bien plus triste : les conséquences désastreuses de la culture d’huile de palme sur l’habitat des orangs-outans. Cette séquence a été imaginée par Rainforest Action Network pour sa campagne “Last Stand of the Orangutan” destinée à lutter contre l’huile de palme.

 

Cet ingrédient largement utilisé par les industriels de l’agro-alimentaire est en effet à l’origine d’une déforestation massive notamment à Sumatra et Bornéo en Indonésie. Une destruction de l’habitat des singes qui s’ajoute encore et toujours au trafic dont ils sont victimes. Résultat : les primates connaissent aujourd’hui une situation particulièrement préoccupante. C’est ce dont a voulu alerter la célèbre primatologue Jane Goodall dans un entretien récemment accordé à l’AFP.

Des espèces désormais toutes “en danger”

“Si nous ne prenons pas de mesures, les grands singes vont disparaître, en raison à la fois de la destruction de leur habitat et du trafic”, a t-elle affirmé. D’après la spécialiste qui a consacré sa vie à l’étude et la protection des grands singes, le nombre de chimpanzés est passé de deux millions à 300.000 au plus, répartis dans 21 pays, au cours des 50 dernières années. Une baisse nette qui a conduit à classer l’animal parmi les espèces menacées.

Si nous ne faisons rien, ils vont certainement disparaître, ou il ne leur restera que de petites poches où ils échapperont difficilement à la consanguinité“, a expliqué la primatologue dénonçant l’impact du développement des infrastructures et de l’exploitation des ressources naturelles : bois, minerais, pétrole et gaz.

Mais les chimpanzés ne sont pas les seuls concernés, les bonobos sont également considérés comme “en danger” par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Il en va de même pour les orangs-outans de Bornéo. Ceux de Sumatra eux, sont aujourd’hui en “danger critique d’extinction”. Tout comme les gorilles de l’Ouest africain. Il s’agit du dernier stade avant l’extinction à l’état sauvage, et l’extinction globale.

Fin juin, une ONG de défense des grands singes, soutenue par l’ONU a publié un rapport indiquant qu’au rythme actuel, le développement humain aura d’ici 2030 touché 90% de l’habitat naturel des grands singes en Afrique et 99% en Asie, rapporte l’AFP.

Une connexion “perdue”

“Les gens ont perdu la connexion avec le monde de la Nature”, a regretté Jane Goodall. “Nous sommes schizophrènes : nous avons cette intelligence incroyable, mais il semble que nous ayons perdu le pouvoir de travailler en harmonie avec la nature”. Si nous perdons les grands singes, “ce sera probablement parce que nous avons également perdu les forêts, et cela aura des conséquence dévastatrices sur le climat”, a t-elle poursuivi, dénonçant ceux qui remettent encore en doute le changement climatique.

Nous dépendons des ressources naturelles de cette planète et elles ne sont pas infinies. Or nous les utilisons comme si elles devaient durer pour toujours. On pourrait penser que les créatures les plus intelligentes de la planète penseraient à mieux que de détruire leur seule maison, mais nous détruisons la planète très, très vite“, a t-elle encore ajouté repris par l’AFP.

“Si nous ne faisons rien pour protéger l’environnement, que nous avons déjà partiellement détruit, je ne voudrais pas être un enfant né d’ici 50 ans. Ne leur devons nous pas cela ?”

Agir localement

Mais il n’est pas trop rare selon la primatologue qui appelle à agir rapidement aussi bien individuellement que collectivement. “Le changement climatique menace la moindre petite partie de la planète et nous ne pouvons pas l’arrêter, mais si nous agissons ensemble nous pouvons ralentir les effets“, a t-elle affirmé.

Il faut comprendre que votre vie importe, votre vie fait une différence. Tellement de gens abandonnent et se sentent désespérés (…) et donc ne font rien. Mais si vous agissez localement, vous pouvez faire quelque chose“, a t-elle conclu.

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