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Contrôles de police, interpellations… Rien n’y fait. Le trafic de cannabis continue à prospérer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Les habitants craquent.

« Aujourd’hui, là où j’habite, on en est arrivé au même point que le Bronx des mauvaises années, juge Karim, qui réside place du 8-Mai-1945, haut lieu du deal. C’est devenu dangereux d’y aller. Chez moi, les trafiquants sont plus nombreux. Ils peuvent être une bonne vingtaine, en fin d’après-midi et le soir. Et dans leur gestuelle, leur regard, ils sont montés d’un cran dans la violence. C’est leur quartier. On rentre dans leur monde. »

Dessiner des corps sur le sol, pour «représenter les vies qui risquent d’être enlevées, si rien n’est fait pour arrêter la violence». C’est ce que fera Hélène* et d’autres habitants de Saint-Ouen, demain à 17 heures, sur le parvis de l’hôtel de ville. Les riverains excédés veulent dénoncer la dernière fusillade, le 30 avril, qui a fait trois blessés âgés de 20 ans.
Hier soir encore, cinq coups de feu ont été tirés cité Arago, sans faire de blessé. Près de trois ans après la venue à Saint-Ouen de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, pour lancer les premières zones de sécurité prioritaires (ZSP) en France, la ville de Seine-Saint-Denis reste minée par le trafic de drogue. La lutte contre les dealeurs était pourtant l’objectif numéro un de la ZSP de Saint-Ouen.

«Il y a une accélération de faits violents. Même si on ignore s’ils sont tous liés au trafic, le phénomène est inquiétant», reconnaît une source policière. Malgré les multiples dispositifs mis en place par l’Etat, la commune reste un hypermarché du cannabis. […] Une demi-compagnie (40 hommes) de CRS a été déployée le 30 avril et devrait rester jusqu’à la mi-mai, selon le maire. Pas suffisant pour arrêter les dealeurs. «Dès que les policiers s’en vont, la vente repart», confirme, désabusé, un habitant. Chaque jour, la ligne 13 du métro déverse des centaines d’acheteurs venus s’approvisionner. «Pourquoi la police ne s’attaque pas aux consommateurs, pour les dissuader de venir ? interroge Hélène. Sans clients, il n’y a plus de business.» La jeune femme poursuit : «Il n’y a plus de prévention pour agir auprès des petits de 11 ans et les empêcher de traîner avec les guetteurs. Il faut débloquer de l’argent pour réinvestir socialement ces quartiers.»

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Merci à jojo2

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