Fdesouche

Quarante-huit ans après les faits, une commission d’enquête s’empare de la sauvage répression d’une manifestation. Sur laquelle le livre «le Sang des Nègres» apporte des révélations inédites.
Plusieurs mois avant sa première visite officielle en Guadeloupe, en 1985, François Mitterrand envoie en mission de déminage son ministre de l’Outre-Mer, Georges Lemoine. Le président socialiste sait qu’il existe chez les habitants de l’île une blessure jamais refermée : la sanglante répression d’une manifestation en mai 1967. Les autorités avaient à l’époque avancé le bilan de 8 morts, tous guadeloupéens. Mais dix-huit ans après, le ministre lance une bombe en arrivant sur place : il évoque 87 morts, un chiffre issu de recoupements de sources, notamment les renseignements généraux.
Au-delà du décompte des victimes, une chape de silence recouvre les événements de la place de la Victoire. Vendredi 26 mai 1967, une délégation d’ouvriers du bâtiment (noirs) et le patronat (blanc) tentent de trouver une issue à la grève entamée deux jours auparavant. Les syndicats demandent 25% de hausse des salaires, on leur propose 15%. Une foule nombreuse, mêlant grévistes et sympathisants, se réunit dans le centre de Pointe-à-Pitre, devant le bâtiment qui abrite la réunion.
COQUILLAGES AUX BORDS TRANCHANTS
La rumeur d’une phrase raciste d’un négociateur (probablement jamais prononcée) enflamme la population, qui s’attaque aux forces de l’ordre avec des pierres et des conques de lambi, ces gros coquillages aux bords tranchants. La riposte est brutale : plusieurs manifestants tombent sous les balles. La ville bascule dans trois jours de terreur où, sans qu’aucun couvre-feu ou état d’exception ne soit instauré, on tire sans sommation sur quiconque s’aventure dans la rue, pour peu qu’il ait la peau sombre. Des violences des manifestants contre des Blancs sont aussi signalées.
(…) Libératon

Fdesouche sur les réseaux sociaux