Fdesouche
L’Union européenne a autorisé vendredi 24 avril l’importation et la commercialisation de 19 OGM, deux jours après avoir proposé aux Etats membres une réforme leur permettant d’interdire leur utilisation sur leur territoire.

Onze produits de la multinationale américaine Monsanto figurent au nombre des OGM autorisés, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.

La réforme présentée mercredi vise à modifier les règles d’importations des OGM pour faciliter leur entrée dans l’Union Européenne, en échange de la possibilité pour les Etats de bannir leur utilisation, fâchant à la fois les Etats-Unis, l’industrie et les anti-OGM.


Essentiellement pour l’alimentation animale
Les industriels producteurs d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et ceux de l’agro-alimentaire ont dénoncé un obstacle aux affaires, et les défenseurs de l’environnement ont accusé Bruxelles de s’exonérer de ses responsabilités.
La réforme maintiendrait le système actuel qui contraint la Commission à ouvrir le territoire européen aux importations d’OGM en l’absence de majorité de blocage des Etats, si l’Agence de sécurité alimentaire conclut qu’ils sont sans risque.
Mais Bruxelles veut permettre aux Etats de refuser l’utilisation d’OGM sur leur territoire, s’ils invoquent “des motifs légitimes”. L’UE a avalisé le mois dernier une réforme similaire pour l’autorisation des cultures OGM. La proposition doit être négociée entre les Etats et le Parlement européen.
En vertu des règles actuelles, 58 OGM ont reçu l’autorisation d’importation dans l’UE, essentiellement pour l’alimentation animale. A chaque fois, l’exécutif européen a dû trancher, même en traînant les pieds, faute de consensus au sein des Etats (environ 40% pour, 35% contre et 25% abstentionnistes).
“L’administration américaine a fait tous les étages à Bruxelles”
Cinq organisations environnementales, dont Greenpeace et les Amis de la Terre, ont accusé Juncker de violer ses promesses d’une gestion plus démocratique du dossier des OGM face aux pressions des multinationales, au premier rang desquelles le géant américain Monsanto.
Greenpeace a pointé le risque “de sacrifier les intérêts des Européens sur l’autel de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis”. La Commission “sème la zizanie” pour “avoir les mains libres”, a accusé l’eurodéputé Vert français, José Bové.
En face, la Biotech Crops Alliance a dénoncé, au nom des producteurs américains, une “fragmentation” du marché unique, laissant planer la menace de recours devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “L’administration américaine a fait tous les étages à Bruxelles contre le projet”, a confié à l’AFP une source proche du dossier.
Quatorze associations représentant l’agro-industrie européenne, dont la Copa-Cogeca, principal lobby agricole de l’UE, ont appelé au rejet de la réforme, au vu de la dépendance de l’élevage européen envers le fourrage OGM et du risque de distorsions de la concurrence.
Huffingtonpost

Fdesouche sur les réseaux sociaux