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L’Etat hébreu mène des raids meurtriers contre l’armée de Damas et le Hezbollah, mais sans les revendiquer, pour éviter l’embrasement.
La tension remonte en flèche entre Israël, la Syrie, et le Hezbollah pro-iranien. En moins d’une semaine, l’aviation de l’Etat hébreu a en effet mené trois raids meurtriers sur des bases de missiles contrôlées par les hommes de Bachar al-Assad ainsi que sur des convois transportant des vecteurs que le régime de Damas livre régulièrement aux troupes de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah. Principalement visées par les raids israéliens : la 155e et la 65e division de l’armée syrienne formées de soldats d’élite. Des fidèles parmi les fidèles qui sont chargés d’entretenir, de défendre et d’utiliser les armes stratégiques du régime de Damas. Plus spécialement les missiles Scud, qui hantent les cauchemars des stratèges de l’Etat hébreu.
Selon les ONG syriennes de défense des droits de l’homme ainsi que différents groupes rebelles qui ont révélé les derniers raids israéliens, au moins quarante soldats syriens auraient été tués. S’y ajoutent quatre membres du Hezbollah libanais pulvérisés par un missile dans la nuit de dimanche à lundi alors qu’ils se préparaient à poser une roadside bomb (engin explosif télécommandé) près de la clôture de sécurité érigée par l’armée de l’Etat hébreu le long de la ligne démarcation avec la Syrie. […]

Cette politique du non-dit existait déjà le 6 septembre 2007 lorsque les chasseurs bombardiers de l’Etat hébreu ont visé un site nucléaire syrien secret bâti avec l’aide de l’Iran et de la Corée du Nord. Elle s’est poursuivie depuis lors bien que les dirigeants syriens et leurs alliés du Hezbollah ne soient pas dupes. «Si Israël revendiquait ses faits d’armes, le régime de Damas et le Hezbollah seraient obligés de riposter de manière spectaculaire et cela nous entraînerait dans une spirale de violence qui se grefferait sur celles déjà en cours. De cela, personne ne veut. Ni à Jérusalem, ni à Damas, ni sans doute au Hezbollah», affirme la chroniqueuse militaire Carmela Menashe. […] Afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation, les communicants israéliens développent en tout cas, depuis lundi, une campagne tentant de faire gober à l’opinion internationale que les dernières frappes sur la Syrie ne seraient pas le fait de Tsahal mais de Jabat al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaeda, pourtant en difficulté depuis quelques mois. A en croire cet argumentaire en vogue à Jérusalem, des groupes de bouseux islamistes mal organisés se seraient donc procuré des chasseurs bombardiers, des drones d’attaques et des bombes téléguidées au laser sans que personne ne s’en soit rendu compte auparavant. Même pas les services israéliens à l’affût de tout ce qui bouge. Dont acte.
Libération

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