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Aujourd’hui, qu’est-ce que les gens regardent ? Le prix en bas de la page et puis c’est tout.”On le sent désabusé, Marc Marcellin, le président de la Capeb (1) qui “tous les jours” reçoit, par fax, les propositions d’entreprises de prêt de main d’oeuvre étrangère. Sur Internet, elles sont nombreuses à organiser, littéralement, ce que Johan Bencivenga, le patron de la fédération BTP 13 appelle “la mise en concurrence des êtres humains”.

En France, ce phénomène permis depuis 1996 par la directive Bolkenstein, est en train d’exploser : le pays compterait quelque 300 000 travailleurs détachés issus de la communauté européenne. Dans les Bouches-du-Rhône, a révélé hier la Direccte Paca (2), ceux-ci étaient 12 133 en 2013, et 18 988 en 2014. C’est une hausse de 56 % ; l’équivalent de 2571 salariés permanents. Une lame de fond. Ces emplois concernent en majorité l’agriculture (65 %), le BTP (22 %), ou encore l’industrie (5 %). En février, la CGT dénonçait d’ailleurs les conditions d’emploi de “travailleurs low cost” sur le chantier du futur réacteur thermonucléaire Iter.

Venus d’Amérique latine (et notamment d’Equateur, via l’Espagne) dans l’agriculture, ces ouvriers sont, dans les autres secteurs, surtout Portugais, Espagnols, Polonais et Roumains. En France pour des missions ponctuelles, ils sont -en théorie- employés aux conditions du droit français ; les charges sociales, en revanche, sont payées par les employeurs dans le pays d’origine des salariés. “Le choix de cette main d’oeuvre est purement économique. Elle permet de baisser légalement les coûts de 27% environ lorsqu’il n’y a pas de fraude et les divise par un coefficient de 2,5 à 3,5 en cas de fraudes”, dénonçait dans Le Moniteur Jean Bianciotto, président de la SMTP 13 et porte-parole d’une délégation des Bouches-du-Rhône reçue voici dix jours au ministère du Travail, à Paris. Ces pros y ont notamment proposé de rendre obligatoire pour toute entreprise de l’Union européenne de réaliser 2/3 des heures travaillées au minimum, avec de la main d’oeuvre locale. […]

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Merci à Lilib

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