Extraits de l’éditorial du Monde du 20/04 intitulé “Mer de civilisation ou cimetière marin ?”.
L’Europe doit être à la hauteur de sa prétention à être une zone de richesses matérielles porteuse de valeurs éthiques. Une fois de plus, un peu de son destin se joue en Méditerranée.
Cela ne fait que commencer : avec le printemps puis l’été, le sinistre cabotage des « cargos de la mort » s’intensifie. Entre les côtes d’Afrique du Nord et celles, toutes proches, de l’Italie, ou de Gibraltar, la Méditerranée se transforme en un gigantesque cimetière marin. […]
Le premier front est humanitaire. Il faut aider l’Italie à financer une nouvelle opération « Mare nostrum » – abandonnée l’an passé car trop onéreuse pour Rome. Cela suppose d’organiser une vaste et durable veille de patrouilles navales pour se porter au secours des « cargos de la mort » – après tout, l’UE participe bien à la lutte contre la piraterie dans l’océan Indien. […]
Le deuxième niveau est celui de l’accueil des réfugiés, c’est-à-dire d’une politique de répartition de ces derniers, en fonction des besoins des uns et des autres en matière de main-d’œuvre et de capacité d’absorption – travail de long terme. Le dernier niveau est stratégique. Même si elle ne peut pas grand-chose, l’UE doit aider à la stabilisation de son environnement moyen-oriental et maghrébin.
Le Monde
