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Des tranchées creusées autour d’un camp de Roms à Saint-Priest, une “ghettoïsation” dénoncée.

Après les blocs de béton et grillages sur la place Gabriel-Péri à la Guillotière déposés par la Ville de Lyon pour éloigner les Roms, c’est cette fois un fossé de 2 mètres de profondeur qui a été creusé par la Métropole à Saint-Priest.
Ces tranchées font désormais tout le tour d’un campement de Roms, ce qui empêchent ces derniers d’accéder, illégalement depuis un jugement de décembre 2014, au terrain avec des caravanes, des voitures ou même des poussettes. Et rapidement, des montagnes de déchets se sont accumulées dans ces douves.
C’est Gilberte Renard, de l’association CLASSES, qui a fait la découverte récemment. “Recherchant une famille qui avait été expulsée déjà de plusieurs lieux, je me rendais sur le terrain sur lequel elle m’avait dit s’être installée.
“Je suis restée pétrifiée de découvrir des tranchées de plusieurs mètres de profondeur, surmontées avec toute la terre qui avait servi à les creuser. Je ne dois pas être loin de la réalité, mais du fond de la tranchée au sommet de la montagne de terre, cela doit presque correspondre à la hauteur d’un étage d’immeuble, si ce n’est plus !”
Et Gilberte Renard a été écœurée par ce qu’elle a vu : “J’ai hésité à entrer sur le terrain, non parce que ceux qui étaient dedans étaient dangereux ! mais j’avais honte et peur de moi : comment oser regarder en face ces familles que je connaissais ou que je ne connaissais pas ? et qui étaient rabaissées au rang le plus bas de l’humanité. Ce que je voyais sous mes yeux c’était comme au Parc de la Tête d’Or, des tranchées pour protéger les visiteurs des animaux dangereux. Ici, ce sont des hommes, des femmes, des enfants rejetés comme des pestiférés, comme si ils étaient dangereux”.
De son côté, la Ligue des droits de l’Homme du Rhône a admis que “le paysage chaotique ainsi créé, évoque irrésistiblement les tranchées de la guerre de 14-18 ! Ces réalisations ont enfermées, à la fois matériellement et symboliquement, cette minorité d’Européens en un lieu qui les sépare du reste de la société, et qui les en marginalise un peu plus : ce qui correspond exactement à la définition contemporaine d’un ghetto”.
LyonMag

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