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Les taxes sur les aliments mauvais pour la santé constituent l’une des mesures politiques les plus efficaces pour améliorer l’alimentation de la population, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié mardi 24 mars.

Peu appréciées des industriels, et de manière assez variable par le public, les taxes sur les aliments sont considérées par de nombreux experts en santé publique comme l’un des moyens les plus efficaces pour infléchir la consommation des produits gras, sucrés ou salés. Dans son rapport, l’OMS évoque plusieurs expériences menées dans l’Union européenne, avec des résultats plutôt encourageants.

Parmi elles, la taxe française sur les boissons sucrées et édulcorées. Mise en place en janvier 2012, elle s’élève à 7,16 euros par hectolitre, soit 11 centimes pour une bouteille de 1,5 litre. L’industrie s’est empressée de faire porter le surcoût par le client, avec une consommation en baisse de 3,3% au cours des premiers 4 mois. Alors que des analyses sont en cours afin d’évaluer l’impact à long terme sur les habitudes d’achat, la taxe rapporterait environ 300 M€ an à la France.

Contre-exemple absolu, la taxe danoise sur les produits gras, ou plutôt sur les acides gras saturés, s’est fait connaître comme la première fat tax au monde, en octobre 2011. Si elle a tout juste atteint ses objectifs en matière de revenu, elle a été un véritable fiasco pour le gouvernement, qui a dû la retirer en urgence un an plus tard. Sans effet avéré sur la consommation, elle a été pilonnée par l’industrie, qui l’accusait de fragiliser l’emploi et de favoriser les achats transfrontaliers.

Des succès nutritionnels (et budgétaires)

La Finlande a eu plus de succès avec sa taxe sur les produits les plus sucrés (bonbons, glaces, boissons). Mise en place dès 1926, elle a été restreinte aux boissons en 1999, puis de nouveau élargie en 2010. Rapportant 204 M€ en 2013 (probablement 250 M€ en 2014, en raison de sa hausse), elle aurait fait diminuer les ventes de confiseries et de sodas.

Exemple probablement le plus réussi, la taxe hongroise, qui depuis 2011 touche aussi bien les boissons sucrées, les glaces, les snacks salés que les boissons énergisantes, est la seule dont le produit est assigné au système de santé. Ce qui ne l’empêche pas d’être mal acceptée par la population, juge l’OMS.

Celle-ci en tire tout de même des bénéfices nutritionnels. Depuis l’instauration de la taxe, la consommation des produits ciblés a chuté en moyenne de 27%, et plusieurs industriels ont reformulé leurs produits. Pas toujours avec des éléments plus sains, craint l’organisme onusien.

À rebours des food tax, l’OMS loue aussi les mesures qui consistent à subventionner la consommation d’aliments sains. L’Union européenne cofinance ainsi depuis 2008, à hauteur de 150 M€ en 2014 et en 2015, l’achat de fruits et légumes offerts dans les écoles. Début 2014, la Commission a annoncé la fusion de ce programme Fruits avec son alter ego consacré au lait, pour un budget total de 230 M€.

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