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Le débat agite la Premier League. Faut-il réglementer la représentativité des minorités sur les bancs des clubs professionnels? En France, poser la question suffit à créer le malaise.


La France, Alain Mboma l’aime, mais il va la quitter. Il y a pourtant grandi, entre Montfermeil et Bondy, en banlieue parisienne, y a passé ses diplômes d’entraîneur, y a connu sa femme, et de sympathiques joies sportives en tant qu’entraîneur. Villemomble, Red Star ou Paris FC (National), et depuis un an, le Blanc-Mesnil (93), où il a été chaleureusement accueilli, vu son CV. Alors oui, sur son petit banc de DH, l’entraîneur camerounais a la tête ailleurs, il se voit quitter le Nord parisien pour le grand Ouest, les Etats-Unis. Comme l’impression qu’en MLS, au pays du vieillissant american dream, le frère de Patrick Mboma pourrait enfin franchir un palier. Et peut-être oublier certains épisodes douloureux, tels cette soirée de mai 2012 où il avait été agressé et insulté à l’issue d’une défaite sur la pelouse du Gazélec d’Ajaccio. «Je sais que les mentalités ailleurs, en Amérique du Nord notamment, sont plus évoluées. Telle est ma seule réponse : aller voir ailleurs si on veut bien de moi. Je ne vais pas me battre contre des moulins, et ce n’est pas moi, Alain Mboma, qui vais tout révolutionner, confie-t-il. Je ne suis pas le premier à le dire, et je ne serai pas le dernier. Je ne vais pas jouer les Don Quichotte.»
A dire quoi ? Que les bancs des clubs de foot professionnels français manquent de couleur ? Oui, c’est un fait. Depuis 1945, ils ne sont que trois entraîneurs noirs à les avoir fréquentés en première division (Jean Tigana, Antoine Kombouaré, Claude Makelele). Et à peine plus à s’être inscrits dans le sillage du grand Kader Firoud, entraîneur emblématique de Nîmes dans les années 70 et rare représentant de la «diversité». Jean Tigana avait sonné l’alerte en avril 2006 dans les colonnes de France Football, accusant Claude Simonet de ne pas l’avoir nommé sélectionneur tricolore en raison de sa couleur de peau. Huit ans après, l’ancien international français est loin, bien…
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L’Equipe

Merci à mao-meeh

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