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«Rupture de stock, cherchez-le dans un autre kiosque»: le hors série spécial Coran publié par un mensuel culturel plusieurs semaines après les attentats au nom de l’islam qui ont ensanglanté la France, est devenu pratiquement introuvable à Paris.

Comme ce magazine, daté mars-avril, dont les ventes ont bondi de 40%, les ventes de livres consacrés à la religion musulmane ont progressé en France, selon libraires et éditeurs […]

Pour certains non musulmans, il s’agit de répondre aux questions nées des attentats: «J’ai reçu une cliente très catholique venue acheter un Coran, car elle voulait comprendre par elle-même si c’était ou non une religion violente», explique à l’AFP Yvon Gilabert, directeur de la librairie religieuse Siloe à Nantes.

Pour d’autres, il s’agit d’essayer d’éviter une confrontation. «Je viens d’acheter +le prêtre et l’imam+, je trouve que c’est très important, surtout en cette période» explique Patrice Besnard, client régulier d’une librairie religieuse à Paris: «Je crois qu’il faut savoir dépasser le côté strictement intégriste pour voir un petit peu ce que peuvent apporter les religions».

[…] Même analyse chez M. Mansour Mansour, directeur des éditions Albouraq basées à Ozoir-la-Ferrière dans l’Oise, qui publie des livres religieux musulmans en français. «Nos ventes de corans ont augmenté de 30% au premier trimestre (…) Il s’était passé la même chose après les attentats du 11 septembre 2001» se souvient-il.

[…] Mais la lecture de ce texte poétique et polysémique, écrit entre 610 et 656, est difficile pour un non initié et doit absolument être «accompagnée», avertit M. Mansour: «Je conseille de ne jamais le lire en premier, j’oriente plutôt d’abord vers une biographie du prophète».

Pour le Coran, «il faut absolument une grille de lecture» pour éviter les interprétations hasardeuses de versets sortis de leur contexte, ajoute-t-il, en colère, comme beaucoup de musulmans, contre les terroristes qui ont «instrumentalisé» leur livre sacré.

Alors que la France assiste, sidérée, au départ de centaines de jeunes radicalisés vers la Syrie pour «faire le jihad», M. Mansour admet que sa maison d’édition a procédé à un nettoyage de son catalogue de publications, en «retirant» des ouvrages dont les interprétations étaient «trop littérales». […]

Côté éditeurs, la tendance avait été anticipée. En 2014, la production d’ouvrages consacrés à l’islam avait augmenté presque deux fois plus vite que celle consacrée au christianisme par rapport à 2013, (22% et 13% respectivement) selon le classement annuel de Livres Hebdo publié le 20 mars. […]

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