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L’ambiance était survoltée ce mercredi matin à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la Pitié-Salpêtrière. Les étudiants étaient tous réunis dans l’amphi A, à taper des pieds et à acclamer leurs camarades fraîchement diplômés. Tous sauf un. Son nom : Farid Benyettou, connu pour avoir été le mentor des frères Kouachi. Inscrit à l’Ifsi en troisième et dernière année, l’AP-HP avait écourté le stage qu’il effectuait en janvier aux urgences de la Pitié (hôpital qui accueillait notamment des victimes des attentats). Après avoir “condamné”, dans plusieurs interviews, les attentats, Farid Benyettou s’était fait discret.

(…) “C’est un mauvais procès qu’on lui fait, il a purgé sa peine, le défend une amie. Pour faire ce métier, il faut un minimum d’humanité. Farid, c’est quelqu’un de bien, il ferait un super-infirmier, il est doux, calme… Tous ses stages se sont bien passés, c’est faux de dire qu’il refusait de soigner les femmes !” L’étudiante, elle-même musulmane pratiquante, jure qu’il ne faisait pas de prosélytisme à l’école. Elle le décrit comme quelqu’un de “discret” qui s’est “intégré” rapidement. “On lui a demandé de couper sa barbe, il l’a fait.” Pour elle, la direction de l’école a cherché à “le protéger”, à sa manière.

Alors que les derniers diplômés sont invités à se coiffer de la toque carrée, Farid Benyettou patiente dehors sur un banc, à quelques dizaines de mètres de là. Il console une amie recalée. Mains jointes et tête baissée, il sourit timidement. Quand on évoque son “exfiltration” par la direction, il lève les épaules, fataliste. L’ex-prêcheur n’est pas très bavard. Tout juste nous déclare-t-il : “Je me suis toujours inscrit dans ce chemin qu’est la réinsertion, je vais continuer.” A-t-il fait des démarches pour trouver du travail ? Pas encore. Mais il jure qu’il n’ira pas à l’étranger.

(…) Le Point

(Merci à Cerise)

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