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Sentiment de trahison, montée de l’individualisme, confiance enfuie… Ceux qui ont élu Hollande en 2012 semblent s’être évaporés, promettant une défaite dimanche.

A cette crise de projet, vient s’ajouter une crise de valeurs. La droitisation de la société française contamine aussi une (petite) frange de la gauche : l’antiracisme, la confiance dans une société ouverte et multiculturelle… ont perdu de leur unanimisme. On peut aujourd’hui entendre dans la bouche d’un électeur de Hollande, des phrases inimaginables il y a encore quelques années, comme : «il y a quand même beaucoup trop d’étrangers», voire «il n’y en a que pour eux». Comme si la peur du 7 janvier l’avait au bout du compte emporté sur l’espoir du 11 janvier.

«Fuyant.» C’est ainsi que Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes, qualifie l’état dans lequel se trouve l’électeur de gauche, à la veille de cette élection départementale. Un scrutin local, certes, mais qui aura un fort retentissement national. […]

Toutes les enquêtes d’opinion le disent : y compris à gauche, les valeurs d’individualisme progressent. Sur le terrain, les élus rencontrent de plus en plus d’électeurs de gauche qui s’exaspèrent ouvertement de l’assistanat ou remettent en question la justification des politiques de solidarité. De ce lent glissement, le quinquennat de François Hollande n’est évidemment pas exempt de responsabilité. «Il aura réussi à rendre l’impôt impopulaire, reconnaît en privé un fidèle du Président. Pour un spécialiste de la finance publique, c’est quand même très dommage.» […]

Libération

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