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A San Antonio de los Cobres en Argentine, une petite ville à 4.000 mètres d’altitude dans les Andes, les habitants se sont adaptés génétiquement à la consommation de fortes doses d’un poison mortel: l’arsenic.

Une équipe de généticiens suédois a étudié l’ADN de 124 femmes de ce bourg, où les habitants consomment de l’eau courante avec des taux d’arsenic considérés comme extrêmement dangereux, rapporte NPR.

Leur étude, publiée dans la revue Molecular Biology and Evolution, montre qu’un quart des habitants avaient développé une mutation dans le gène qui assimile l’arsenic. 

«Ils métabolisent l’arsenic plus rapidement et le transforment en une substance moins toxique, notamment par rapport aux occidentaux», explique Karin Broberg, généticienne à l’institut Karolinska de Stockholm.
L’arsenic est présent naturellement dans certaines roches volcaniques et contamine l’eau de la ville, où la concentration d’arsenic est vingt fois supérieure au taux maximal recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dans les environs, l’analyse de momies datant de 400 à 7.000 ans indiquait aussi la présence d’arsenic. «Il est probable que la population de San Antonio de los Cobres vit avec des taux élevés d’arsenic depuis de nombreuses générations», détaille Karin Broberg.

Ceci dit, même si la population semble mieux résister que d’autres à la substance toxique, les chercheurs ne disent pas non plus que les habitants ne sont pas affectés par l’arsenic.

Il est avéré que plusieurs autres populations dans le monde ont aussi développé une résistance plus grande à l’arsenic, mais la mutation génétique en question est particulièrement fréquente dans les Andes.

Slate

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