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Après la polémique qui a suivi l’emploi par François Hollande de l’expression « Français de souche » au dîner du Conseil représentatif des associations juives de France (CRIF), lundi 23 février, l’historien Nicolas Lebourg déplore une « hypocrisie ». Pour le membre de l’Observatoire des radicalités politiques, « les thématiques identitaires sont désormais au centre du débat politique ».


(…) On associe souvent « Français de souche » à l’extrême droite. A quel moment s’opère la réappropriation ?
Dans les années 1990, quand ils prennent le pouvoir au Front national, les mégrétistes réutilisent le concept d’identité, en son sens ethno-culturel qui provient du nationalisme allemand des années 1960, et en font un des fondements idéologiques du parti.
On notera que Marine Le Pen fait preuve d’une certaine ambigüité face à ce terme. D’un côté, elle répète qu’elle s’adresse à tous les Français quelle que soit leur religion ou leur origine. De l’autre, elle a pu verser à certains moments dans le nationalisme plus ethnique, comme lorsqu’en 2012, elle a expliqué que le nombre de voix qui avaient manqué à Nicolas Sarkozy correspondait au nombre de naturalisations récentes. Le fait est que la base du parti est plus ethniciste et identitaire que Marine Le Pen elle-même.
Doit-on dès lors parler de maladresse à propos de son emploi par François Hollande au dîner du CRIF ?
Dans le contexte actuel, l’expression ne peut être que relevée, mais pour moi, dans son propos, ses guillemets s’entendaient. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui il y a une grande hypocrisie, parce que les thématiques identitaires sont désormais au centre du débat politique, elles ont été popularisées.
(…)Le Monde

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