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Pour le journaliste François Reynaert, il n’est pas évident que le christianisme soit plus pacifique que l’islam. Il est l’auteur notamment de “Nos ancêtres les gaulois et autres fadaise” (2011).

Nombre de pieux exégètes réussiront sans doute à démontrer que tout cela, pour autant, n’a rien à voir avec le «djihad». On s’en approche de très près quand même.

On se souvient de la polémique née du discours de Benoît XVI à Ratisbonne en 2006: il l’avait fondé sur les propos d’un empereur byzantin du XIVe siècle qui, déjà, reprochait à la religion de Mahomet son goût de la violence. Les attentats de janvier, les exactions de Daech ne cessent de raviver le procès. Sur le papier, il est joué d’avance. Il a pourtant tout de l’évidence trompeuse.
Le christianisme est pacifique dans son principe. La christianisation n’a pas toujours été faite avec la plus grande douceur évangélique. Les méthodes avec lesquelles Charlemagne a converti les Saxons – ou les conquistadores, les Indiens d’Amérique – relèveraient aujourd’hui du Tribunal pénal international.
En revanche, si nombre de pays aujourd’hui musulmans le sont devenus après les conquêtes lancées par les Arabes, la plupart du temps les vainqueurs n’ont pas cherché à imposer leur religion nouvelle aux chrétiens et aux juifs qu’ils venaient de soumettre. Il a fallu des siècles pour que les populations se convertissent, bien souvent pour des raisons fiscales d’ailleurs: devenir musulman permettait de ne plus payer l’impôt réclamé aux minorités.
Théologiquement, c’est vrai, le message du Christ est porteur d’une rupture spectaculaire. Le Dieu du monde dont il est issu, celui de l’Ancien Testament, le Dieu des juifs, est jaloux, colérique. Il n’hésite pas à promettre la destruction totale des ennemis au peuple qui lutte en son nom, et la Bible regorge d’épouvantables massacres. […]

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