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Pendant des années, son appartenance supposée à la franc-maçonnerie lui a permis de faire carrière. Mais les relations entre “frères” qu’entretenaient le patron de la police judiciaire parisienne lui valent aujourd’hui la disgrâce.

Suspecté d’avoir renseigné l’ancien patron du RAID, Christian Prouteau, avant son interpellation dans une affaire d’escroquerie et de corruption, Bernard Petit tombe en compagnie de trois autres responsables policiers, connus pour leur affiliation au Grand Orient.
Les “tuyaux” échangés entre frères trois-points, qui pénalement s’analysent en une “violation du secret de l’enquête et de l’instruction”, scellent le destin de celui qui était l’un des flics les plus puissants de France, depuis un peu plus d’un an seulement. A 59 ans, la carrière de ce “grand professionnel”, comme l’avait présenté Manuel Valls lors de sa nomination, s’achève dans l’inconfort du bureau d’un juge d’instruction….
Fin diplomate, habile à se mouvoir dans les cercles de pouvoir, il exerce également comme conseiller technique de trois premiers ministres socialistes, Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy entre 1990 et 1993. Il côtoie alors Alain Bauer, le conseiller très écouté de Michel Rocard, futur grand maître du Grand Orient de France…
Chevelure impeccablement cranté, costume bien coupé, fines lunettes et voix douce, Bernard Petit, policier réputé de gauche, avait coiffé sur le poteau plusieurs concurrents moins bien introduits. Premier patron de la PJ parisienne qui n’était pas issu du sérail du “36”, Petit pouvait également compter sur ses relations maçonniques pour s’imposer dans une maison où, selon les spécialistes, au moins un quart des officiers sont affiliés à une loge.
Ses appuis politiques et fraternels l’avaient aidé à survivre à deux scandales retentissants ayant récemment ébranlés le “36” : d’abord une affaire de viol commis dans les locaux même du Quai des Orfèvres en avril 2014 et dans laquelle sont impliqués trois policiers de la PJ éméchés. Puis, cet été, la disparition de 52 kilos de cocaïne dans la salle des scellés de la Brigade des Stups. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, novice en matière de police, avait préféré rejeter la responsabilité de ces graves dérapages à des défaillances individuelles, protégeant ainsi Bernard Petit, réputé pour son zèle à appliquer les consignes de la Place Beauvau.
MSN
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