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L’anthropologue et historien français Emmanuel Todd a confié au quotidien japonais Nikkei être mal à l’aise avec le mouvement “Je suis Charlie”.

“Ce qu’on voit dans les banlieues de nos grandes villes, c’est la plus récente expression de la crise que doivent affronter les sociétés d’Europe de l’Ouest. Les jeunes musulmans qui vivent dans les banlieues sont des Français nés en Occident. L’absence de perspective d’avenir est une des causes de l’aliénation de ces jeunes. Et l’Europe de l’Ouest ferme les yeux sur son propre problème”.

« En France, si on ne touche pas à une personne en particulier, on considère qu’il est possible de tout caricaturer. Avant l’attentat, je critiquais les dessins satiriques de Charlie Hebdo. Je ne peux donc pas être d’accord avec la sanctification de cet hebdomadaire qui a publié des caricatures obscènes du prophète Mahomet», a-t-il ajouté, selon des propos rapportés en japonais. Selon lui, près de quatre millions de Français qui sont descendus dans la rue le 11 janvier, quatre jours après l’attentat qui a décimé Charlie Hebdo, ne sont pas représentatifs de la société française :

“Beaucoup appartiennent à la classe moyenne, mais les jeunes de banlieue (dont beaucoup d’origine immigrée) et les classes ouvrières, eux, n’y étaient pas”, insiste Emmanuel Todd, que cette situation inquiète.

Les propos d’Emmanuel Todd retenus par le Nikkei font largement écho à l’analyse d’une partie de la presse et de la population du Japon qui ont du mal à comprendre pourquoi Charlie Hebdo a publié des caricatures de Mahomet malgré les risques connus, et qui considèrent les inégalités en France comme une cause de la dérive radicale de certains jeunes.
Le Point

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