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Tribune de Philippe Bas, ancien ministre, ancien secrétaire général de l’Élysée Président de la commission des lois du Sénat.

Il n’est pas possible de mettre sur le même plan le Parti socialiste et le Front national. L’un est une force de gouvernement pleinement inscrite dans une démocratie de l’alternance. L’autre est une force de contestation proposant un changement irréversible de modèle politique, économique et social.

Avec les socialistes, mes divergences sont profondes. Je ne peux leur donner quitus de leur gestion […]

Mais j’assume aussi de dire que ce qui me sépare du Front national est plus grave encore. <

Pour moi, l’Europe n’est pas le problème, c’est une partie (importante) de la solution. Pour moi, le rejet systématique de l’étranger et du musulman ne renforce pas la cohésion de la Nation mais l’affaiblit en divisant les Français.
Pour moi, la fermeture des frontières et l’autarcie seraient facteurs d’appauvrissement, de hausse des prix et de chômage, pas de croissance et d’emploi. Pour moi, derrière les propositions du Front National, il y aurait l’exercice de la contrainte par la force publique sur des groupes entiers de la population : étrangers et Français d’origine étrangère, englobés dans une même suspicion ; musulmans généralement traités comme des islamistes en puissance ; personnes bénéficiant de revenus d’assistance enrôlés dans une forme de travail forcé ; jeunes en désarroi « rééduqués » par la voie de l’embrigadement ; chefs d’entreprise empêchés d’importer et d’exporter pour développer leur activité par le commerce international.
Le Monde

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