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Le ministre de la ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner défend la discrimination positive et argue qu’il s’agit là de « l’équité républicaine ».

Le Figaro.- Vous êtes à la tête d’une mission interministérielle consacrée à “la lutte contre les inégalités, au combat pour l’égalité” dans les quartiers. “Ministre inconnu” hier, investi d’une mission cruciale aujourd’hui, quelles sont vos priorités ?
Patrick Kanner. – Nous avons reçu une claque monumentale avec les attentats de début janvier, nous devons maintenant rebondir. Passée l’émotion, nous devons être dans le temps de la construction et de l’action. Il n’y a pas de réponse miracle ou toute faite, mais un cumul de réponses qui pourra nous permettre de combattre le sentiment de relégation et de non-reconaissance des jeunes des quartiers. Nous devons intervenir tous azimuts. Je plaide pour la création d’une task-force républicaine pour reconquérir ces quartiers. A côté de ces actions, nous devons, comme le premier ministre l’a annoncé, lutter contre les radicalisations et ne rien laisser passer sur le plan sécuritaire.
Le service civique doit-il être obligatoire ?
La force du service civique tel qu’il existe aujourd’hui, c’est l’engagement. Et les jeunes s’engagent beaucoup plus qu’on ne croit. (…) Les événements que nous venons de vivre doivent aussi nous alerter sur ceux qui, précisément, ne s’engagent pas: ceux qui ne sont pas Charlie. (…)

Êtes-vous favorable à la discrimination positive ?


Je n’ai pas peur de ce mot. Il y a aujourd’hui près de 5 fois plus de demandes de services civiques que de places disponibles. Il faut que 100 % des demandes de services civiques faites dans les banlieues soient honorées. Les places doivent d’abord leur aller. Les jeunes dans les banlieues portent déjà un sac de handicaps tellement lourd, à cause de leurs noms, de leur adresse, etc. Donner plus à ces jeunes qui ont moins que les autres me semble une démarche essentielle. L’équité républicaine, c’est cela.


Craignez-vous de nouvelles émeutes dans les quartiers comme en 2005 ?


Bien sûr, ce danger existe. Vous savez, les choses se sont dégradées depuis les émeutes de 2005.
(…) Le Figaro

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